RCA : "Nous espérons que la paix revienne pour rentrer chez nous"
Par L'OCHA




Père de sept enfants, Robert Demba vit avec sa famille en contrebas de la piste d'atterrissage de l'aéroport international de Bangui. Ils vivent dans trois abris précaires réunis entre eux et fabriqués avec des bouts de bois et des draps de lit...

Les Demba vivent près de l'aéroport — dans le plus grand site de déplacés — depuis que les combats ont commencé en république centrafricaine, le 5 décembre. Il abrite désormais plus de 100 000 personnes. On estime à plus de 800 000, le nombre de réfugiés qui ont du quitter leurs habitations depuis le début des combats. La vie, ici, est dure. Chaque jour est une lutte. Des groupes d'aide apportent un peu de soutien, et la source d'eau la plus proche se trouve de l'autre côté de la piste d'atterrissage et est régulièrement interrompue par par l'arrivée de vols militaires ou commerciaux…

"Des gens sont cachés dans les arbres "

Robert et sa famille n'ont pas toujours vécu dans des conditions aussi dures. J'avais une maison de l'autre côté (de l'aéroport) dit-il. Mais une grenade y a explosé et j'ai l'ai perdue. La destruction de leur maison a placé les Dembas parmi les plus exposés à la violence. Quand on lui demande s'il voudrait quitter son campement de fortune et entamer la reconstruction de sa maison, Robert est prudent. Comme 99% des gens sur place qui l'on confié à l'Organisation internationale des Migrations (IOM) dans une récente enquète. Il veut rentrer chez lui, mais pas avant que sa sécurité ne soit complètement assurée.

"Nous espérons que la paix revienne pour retourner chez nous " dit Robert. Mais pour l'instant dans son voisinage, "les gens sont postés dans les arbres pour nous attaquer."

Une sécurité renforcée s'avère critique…


Il y a environ 5400 troupes d'intervention africaines en RCA, adossées à un contingent de 1600 soldats français, responsable de la sécurisation pour des gens comme Robert et sa famille. 500 nouvelles recrues issues de la communauté internationale comme défini par un accord conclu à Bruxelles à la fin du mois de janvier.

Abdou Dieng, le responsable en chef de la coordination humanitaire en RCA, a déclaré qu'une sécurité renforcée en RCA est vitale pour s'assurer que les civils soient protégés et que les organisations humanitaires puissent atteindre tous ceux qui sont touchés par la violence. Le cœur de son discours consiste à défendre les décisions prises lors de la réunion de haut niveau destinée à établir les bases de l'action humanitaire conduite en RCA.

"J'ai apporté à Bruxelles un message de paix et de stabilité'" dit-il "La communauté internationale a réagi par un engagement généreux dans les domaines humanitaires, sécuritaires, et de la mise en place d'une assistance d'urgence immédiate."

Les stocks de nourriture s'amenuisent dangereusement

La communauté internationale s'est engagée à hauteur de 200 millions de dollars au sommet organisationnel de l'action humanitaire, répondant à la requête de Dieng et des autres responsables humanitaires. A ce jour, 127 millions de dollars ont été distribués, dont 60 millions devraient aller au plan de réponse stratégique d'urgence.

L'argent ainsi reçu permis la distribution de rations alimentaires, de vaccins anti-diarrhéïque et d'eau potable pour les Dembas et les autres familles qui campent autour de l'aéroport.

Il se trouve, néanmoins, que les nouvelles rations d'aide ont été retardées suite à la fermeture de la frontière avec le Cameroun. Les transporteurs routiers sont de plus en plus réticents de faire la route jusqu'à la RCA, du fait de l'insécurité et des attaques qui ont eu lieu. Le programme alimentaire mondial a averti que les stocks sont en train de s'amenuiser, annonçant même le 4 février qu'ils n'avait qu'une semaine de réserves de nourriture pour la ville de Bangui. Le PAM a commencé à acheminer de l'aide par voie aérienne depuis le Cameroun, bien que les surcoûts d'acheminement soient cinq fois plus importants que par la route.

Les forces de la MISCA — la mission d'aide internationale conduite par l'Union africaine en république Centrafricaine — les excortent dans un effort de sécurisation de la route qui va de Douala au Cameroun à Bangui. Pour les Dembas, l'assistance n'est ni suffisante ni assez rapide. Les premières averses de la saison des pluies qui approche sont arrivées, rendant la situation autour de l'aéroport encore plus difficile.

11 Février 2014

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