Les Tchadiens réfugiés au Cameroun commencent à rentrer à N'Djamena
Par AFP et Reuters

Les autorités tchadiennes ont appelé, mardi soir 5 février, les dizaines de milliers d'habitants de N'Djamena, qui ont fui les combats depuis samedi, à regagner la ville. "Il n'y a aucune espèce de menace (...) sur la capitale ou ailleurs", a tenté de rassurer le général Mahamat Ali Abdallah, commandant des opérations de l'armée nationale tchadienne, à la télévision nationale.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), des Tchadiens réfugiés au Cameroun commencent à rentrer à N'Djamena, à la faveur de l'accalmie constatée dans la capitale. "Il y a toujours quelques personnes qui arrivent au Cameroun mais en même temps, il y en a d'autres qui rentrent", a déclaré le porte-parole du HCR à Genève, Andrej Mahecic. "Les gens empruntent le pont dans les deux sens".

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) affirme de son côté qu'au moins "30 000 personnes auraient (...) fui"  N'Djamena depuis le week-end. Parmi elles, près de 20 000 se seraient réfugiées au Cameroun. Dans la ville frontalière de Kousseri, la plupart des réfugiés sont hébergés chez des proches, mais entre 7 000 et 10 000 d'entre eux campent en plein air à proximité du pont qui relie les deux pays, a indiqué M. Mahecic. Plus de 3 000 Tchadiens se sont également réfugiés au Nigeria voisin, selon des responsables nigérians de l'immigration. La France affrétera deux avions, jeudi, pour transporter 80 tonnes d'aide humanitaire d'urgence au Cameroun, a annoncé mercredi le ministère des affaires étrangères.

Le gouvernement tchadien a de nouveau accusé, mercredi, le Soudan d'armer les insurgés, mais pointe également du doigt la Libye. "[Les rebelles] ont été armés par le Soudan et soutenus par la Libye", a déclaré à l'AFP le premier ministre tchadien, Delwa Kassiré Coumakoye. Mouammar Kadhafi et son homologue congolais, Denis Sassou Nguesso, ont été désignés médiateurs de la crise tchadienne par l'Union africaine (UA) et une délégation libyenne est arrivée à N'Djamena mardi soir. "On n'a rien à traiter avec ces gens", a balayé M. Coumakoye. "[Les médiateurs] veulent faire une médiation entre qui et qui ? Il ne reste presque plus rien de la rébellion", a affirmé le premier ministre. L'alliance des trois principales rébellions hostiles au président Idriss Déby assure pourtant avoir conservé ses forces quasiment intactes et se trouver autour de la capitale.

Février 2008

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