Ouverture à Bonn de la conférence sur la biodiversité
Par AFP



La 9e Conférence des signataires de la Convention sur la diversité biologique s'est ouverte lundi pour deux semaines à Bonn (ouest de l'Allemagne) en présence de 4.000 délégués de 191 pays, qui vont tenter de trouver des solutions à la destruction effrénée de la faune et de la flore à l'échelle planétaire.

La 9e Conférence des signataires de la Convention sur la diversité biologique s'est ouverte lundi pour deux semaines à Bonn (ouest de l'Allemagne) en présence de 4.000 délégués de 191 pays, qui vont tenter de trouver des solutions à la destruction effrénée de la faune et de la flore à l'échelle planétaire.

Cette rencontre sous l'égide des Nations unies permettra de faire le point sur les objectifs fixés en 2002 lors du Sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg.

La priorité était alors de réduire de manière significative le rythme d'appauvrissement de la biodiversité d'ici à 2010. Un objectif que beaucoup considèrent aujourd'hui hors de portée compte tenu de la hausse des niveaux de pollution et des changements climatiques.
Ces changements et la "perte de biodiversité" constituent à l'heure actuelle "les défis les plus alarmants", a déclaré le ministre allemand de l'Environnement Sigmar Gabriel dans son discours d'ouverture.

Débutant au niveau ministériel pendant deux jours, avant de se conclure le 30 mai, cette réunion des 191 se tient à un moment où la communauté internationale est confrontée à l'une des plus graves crises alimentaires de l'histoire moderne, des émeutes de la faim éclatant en plusieurs points du globe, notamment en Egypte et à Haïti. Les cours des produits de base -blé, maïs, riz- ont atteint des niveaux records, ceux du riz ayant triplé depuis janvier.



La biodiversité ne consiste pas à garder chaque espèce dans son coin, "dresser des clôtures autour des parcs nationaux et garder les humains au dehors. Elle traite des interactions entre toutes les espèces et leur écosystème naturel", a expliqué lors de son intervention à la tribune Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique.

"Environ deux-tiers des cultures qui nourrissent le monde s'appuient sur la pollinisation par des insectes ou d'autres animaux pour produir des fruits et des graines", a-t-il ajouté, en citant la baisse de la population d'abeilles dans le monde comme un exemple de ces interactions.

"Ici, en Allemagne, il y a une baisse de 25% de la population d'abeilles dans tout le pays. Dans l'est des Etats-Unis, c'est 70%. Si les pollinisateurs disparaissent, de nombreuses espèces de plantes disparaîtront aussi. Si on enlève un maillon, la chaîne est brisée", a fait valoir M. Djoghlaf.

La réunion de Bonn abordera d'autres questions urgentes comme le rythme accéléré du déboisement, sachant que, chaque minute, 20 hectares de forêts disparaissent de la surface du globe et que, chaque année, plus de 10 millions d'hectares de forêts sont détruits.

Selon une étude sur l'économie des écosystèmes à paraître lundi dans l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel", la destruction d'espèces animales et végétales coûte 6% du Produit national brut (PNB) mondial, soit l'équivalent de 2.000 milliards d'euros.

Au total, selon les chiffres de l'ONU, 16.306 espèces animales ou végétales sont menacées d'extinction sur 41.415 espèces mises sous surveillance parmi 1,9 million connues dans le monde. D'après l'Union internationale pour la conservation de la nature, 1.226 espèces d'oiseaux sont désormais menacées, notamment en raison de la déforestation.

Sur le Net: http://www.cbd.int/cop9


L'ONU tente de préserver une biodiversité toujours plus menacée
Par AFP

Seize ans après le sommet de Rio, la vie sur terre est à un tournant crucial", a lancé le ministre de l'environnement allemand, Sigmar Gabriel, en ouverture de la neuvième conférence de l'ONU sur la destruction des ressources animales et végétales, lundi 19 mai à Bonn.

La Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB), adoptée en 1992 au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, s'est fixé en 2002 pour objectif de ralentir de manière significative d'ici à 2010 l'appauvrissement de la biodiversité. "Or, nous sommes toujours sur la mauvaise voie et, si nous continuons comme cela, nous pouvons prévoir que nous n'atteindrons pas cet objectif", a averti M. Gabriel."Le taux actuel d'extinction des espèces est 100 à 1 000 fois plus élevé que le taux d'extinction naturelle", a-t-il ajouté. Un mammifère sur quatre, une espèce d'oiseaux sur huit, un tiers des amphibiens et 70 % des plantes sont aujourd'hui menacés.
"BIOPIRATERIE"

L'appauvrissement de la diversité de la vie sur terre se poursuivra "tant qu'il sera plus facile de tirer des revenus de la destruction de la nature que de la protéger", a fait remarquer le ministre. Mais chaque année, la disparition d'espèces animales et végétales coûte 6 % du produit national brut mondial, soit 2 000 milliards d'euros, selon une étude intitulée "L'économie des systèmes écologiques et de la biodiversité", dont l'hebdomadaire Der Spiegel a publié des extraits lundi. Pour les pays pauvres, la charge est particulièrement lourde. En outre, ils ne tirent aucun bénéfice de l'utilisation des ressources génétiques de leurs forêts et des connaissances de leurs communautés indigènes, les grands groupes industriels ne leur reversant rien sur la commercialisation de nouveaux médicaments.

"Les pays en développement parlent à juste titre de 'biopiraterie'", a souligné Sigmar Gabriel, appelant à "un partage plus équitable" de ces ressources, "avec ceux qui les sont sauvegardées". "Nous voulons nous mettre d'accord sur des règles internationales sur l'accès aux ressources génétiques et le partage des avantages découlant de leur utilisation à la prochaine conférence de la CDB qui aura lieu en 2010 à Nagoya, au Japon", a-t-il précisé devant la presse. La conférence de Bonn, qui a lieu jusqu'au 30 mai, devra donc établir une feuille de route pour élaborer d'ici deux ans un ensemble de règles contraignantes dans ce domaine.

La déforestation est également à l'ordre du jour à Bonn : "Chaque année, nous perdons l'équivalent de trois fois la superficie de la Suisse en forêts tropicales", a indiqué le ministre allemand. Les forêts tropicales – les plus menacées – abritent environ 80 % de la biodiversité dans le monde. Le lien doit être aussi fait avec le climat, car la déforestation accentue l'effet de serre, tandis que le réchauffement contribue à la disparition des espèces, a-t-il souligné, évoquant l'ours polaire menacé par la fonte de la banquise.

Abonnez-vous au Monde



4.000 délégués à la conférence de Bonn
Par AFP


Réduire l’appauvrissement de la biodiversité d’ici à 2010, répondre à la déforestation qui met la planète en danger, voici certains des objectifs que ce sont fixés les 4.000 délégués de 191 pays réunis depuis lundi à Bonn en Allemagne.


La 9e Conférence des signataires de la Convention sur la diversité biologique s'est ouverte lundi 19 mai pour deux semaines à Bonn, en Allemagne, en présence de 4.000 délégués de 191 pays, qui vont tenter de trouver des solutions à la destruction effrénée de la faune et de la flore à l'échelle planétaire.
 

L'inquiétude grandit chez les apiculteurs américains après la disparition mystérieuse de millions d'abeilles ces derniers mois. (AFP)

Cette rencontre sous l'égide des Nations unies permettra de faire le point sur les objectifs fixés en 2002 lors du Sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg.
La priorité était alors de réduire de manière significative le rythme d'appauvrissement de la biodiversité d'ici à 2010. Un objectif que beaucoup considèrent aujourd'hui hors de portée compte tenu de la hausse des niveaux de pollution et des changements climatiques.


"Les défis les plus alarmants"

Ces changements et la "perte de biodiversité" constituent à l'heure actuelle "les défis les plus alarmants", a déclaré le ministre allemand de l'Environnement Sigmar Gabriel dans son discours d'ouverture.

Débutant au niveau ministériel pendant deux jours, avant de se conclure le 30 mai, cette réunion des 191 se tient à un moment où la communauté internationale est confrontée à l'une des plus graves crises alimentaires de l'histoire moderne, des émeutes de la faim éclatant en plusieurs points du globe, notamment en Egypte et à Haïti. Les cours des produits de base -blé, maïs, riz- ont atteint des niveaux records, ceux du riz ayant triplé depuis janvier.

La biodiversité ne consiste pas à garder chaque espèce dans son coin, "dresser des clôtures autour des parcs nationaux et garder les humains au dehors. Elle traite des interactions entre toutes les espèces et leur écosystème naturel", a expliqué lors de son intervention à la tribune Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique.

Déforestation planétaire

"Environ deux-tiers des cultures qui nourrissent le monde s'appuient sur la pollinisation par des insectes ou d'autres animaux pour produire des fruits et des graines", a-t-il ajouté, en citant la baisse de la population d'abeilles dans le monde comme un exemple de ces interactions.

"Ici, en Allemagne, il y a une baisse de 25% de la population d'abeilles dans tout le pays. Dans l'est des Etats-Unis, c'est 70%. Si les pollinisateurs disparaissent, de nombreuses espèces de plantes disparaîtront aussi. Si on enlève un maillon, la chaîne est brisée", a fait valoir Ahmed Djoghlaf.

La réunion de Bonn abordera d'autres questions urgentes comme le rythme accéléré du déboisement, sachant que, chaque minute, 20 hectares de forêts disparaissent de la surface du globe et que, chaque année, plus de 10 millions d'hectares de forêts sont détruits.

Selon une étude sur l'économie des écosystèmes à paraître lundi dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, la destruction d'espèces animales et végétales coûte 6% du Produit national brut (PNB) mondial, soit l'équivalent de 2.000 milliards d'euros.

Au total, selon les chiffres de l'ONU, 16.306 espèces animales ou végétales sont menacées d'extinction sur 41.415 espèces mises sous surveillance parmi 1,9 million connues dans le monde. D'après l'Union internationale pour la conservation de la nature, 1.226 espèces d'oiseaux sont désormais menacées, notamment en raison de la déforestation. (avec AP)

Mai 2008

Abonnez-vous à Sciences & Avenir

Retour à la Biodiversité

Retour au Sommaire

INFORMATIONS SANS FRONTIERES
France
Europe
UniversitÈs
Infos
Contact