Zone euro : la croissance accélère, l’inflation bondit et le chômage poursuit sa baisse
Par Le Monde.fr avec AFP | 31.01.2017 à 14h56 • Mis à jour le 31.01.2017 à 14h57


La croissance est jugée trop faible pour créer les emplois nécessaires. Toutefois, le chômage n’a pas été aussi bas dans la zone euro depuis mai 2009.

La croissance dans la zone euro a accéléré au quatrième trimestre, l’inflation s’est approchée en janvier de l’objectif fixé par la BCE, et le chômage a poursuivi sa baisse en décembre, selon les données publiées mardi 31 janvier par Eurostat, l’Office européen des statistiques.

Croissance



Au quatrième trimestre, la croissance dans la zone euro a pris de la vigueur, s’établissant à 0,5 %, contre 0,4 % au troisième trimestre.

« La reprise est solide pour la cinquième année de suite (…) mais elle est encore insuffisante pour créer tous les emplois dont nous avons besoin », a commenté le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici.

Ce chiffre est un peu meilleur qu’attendu par les analystes interrogés par le service de données financières Factset, qui tablaient sur 0,4 %. Sur l’ensemble de l’année 2016, la croissance a néanmoins ralenti : + 1,7 %, contre 2 % en 2015.

Inflation



Quant à l’inflation dans les 19 pays de la monnaie unique, elle a bondi à 1,8 % en janvier, contre 1,1 % en décembre. Ce taux est supérieur aux attentes des analystes interrogés par Factset, qui tablaient sur 1,5 %. Il s’approche de l’objectif « proche de 2 % » de la Banque centrale européenne, considéré comme signe de bonne santé de l’économie.

« La BCE va regarder cette flopée de données avec des sentiments contrastés », a estimé Bert Colijn, analyste de la banque néerlandaise ING. Cela va « probablement pousser les faucons de la BCE à hausser la voix » pour qu’elle abandonne sa politique monétaire de soutien marqué à la croissance, a-t-il ajouté, faisant allusion à l’Allemagne.

Depuis des mois, la BCE maintient en effet ses taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas et effectue des rachats massifs d’actifs pour injecter de l’argent bon marché dans le système et ainsi stimuler prêts et investissements, et par ricochet redynamiser la machine économique européenne.

« Il y a des facteurs sous-jacents qui ne permettent pas encore de remplir les objectifs fixés par la BCE », a analysé M. Moscovici. En effet, l’accélération de l’inflation dans la zone euro est avant tout conditionnée par la hausse des prix de l’énergie (ils ont bondi en janvier, à + 8,1 %, contre + 2,6 % en décembre).

L’inflation sous-jacente (hors énergie, produits alimentaires, boissons alcoolisées et tabac) – plus révélatrice de la tendance, car elle ne comprend pas les produits les plus volatils – est d’ailleurs restée stable à 0,9 %.

Chômage



Le taux de chômage a poursuivi sa décrue dans la Zone euro en décembre, s’affichant à 9,6 % (soit son plus bas niveau depuis mai 2009) contre 9,7 % en novembre.

Ce taux est un peu plus faible que ce qu’attendaient les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur 9,8 %. Pour novembre, l’Office a aussi révisé son chiffre à la baisse, à 9,7 % (contre celui de 9,8 % annoncé précédemment).

Entre les 19 pays de la zone euro, les évolutions restent contrastées. L’Allemagne est en effet presque revenue au plein-emploi, avec le taux de chômage le plus bas, à 3,9 %. Mais ce n’est pas le cas de la majeure partie des autres pays de la zone euro, qui peinent à retrouver les niveaux d’emplois d’avant la crise financière de 2007-2008.

En Grèce et en Espagne, qui affichent les niveaux les plus élevés, le taux de chômage était respectivement de 23 % (en octobre, dernier chiffre disponible) et de 18,4 %. La France était pile dans la moyenne de la zone euro, à 9,6 %.

6 Février 2017

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