|  
 L'économie 
              mondiale se reprend
 Par 
              Gilles Marchand
 
 
  
 Après une très 
              dure journée de lundi 
              sur la plupart des places internationales, les bourses mondiales 
              se sont reprises. 
              Il parait à présent important de tirer les leçons 
              de ce qui vient de se passer en stabilisant le fonctionnement de 
              la finance. Emergence d'une morale...
 
 La baisse surprise des taux américains, annoncée mardi 
              22 janvier par la Fed, a aidé les Bourses européennes 
              à se redresser, après avoir subi une sévère 
              correction la veille. A Paris, l'indice CAC 40 est remonté, 
              au lendemain d'une chute de 6,83 %. La place de Paris a repris des 
              couleurs après la baisse importante de 0,75 point du taux 
              directeur de la Réserve fédérale américaine, 
              à 3,5 %. La Bourse de Londres a également terminé 
              en forte hausse mardi, l'indice vedette Footsie 100 gagnant 2,90 
              % par rapport à lundi, où il avait essuyé sa 
              plus forte baisse depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux 
              Etats-Unis. Zurich, Amsterdam, Madrid et Milan ont également 
              fini la séance largement dans le vert. Par contre, l'indice 
              vedette DAX de la Bourse de Francfort a clôturé en 
              baisse de 0,31 %. Wall 
              Street est resté dans le rouge, en baisse de 1,45 % vers 
              17 h 40 (heure de Paris), même si la place américaine 
              a considérablement réduit ses pertes après 
              une ouverture en net repli. L'indice vedette de la Bourse de New 
              York, le Dow Jones, était repassé au-dessus du seuil 
              des 12 000 points après quelques heures de cotation... La 
              mesure drastique de la Fed a mis un terme à la chute des 
              cours enregistrée lundi.
 Ce 
              que traduit ce mini-krach est un dysfonctionnement structurel (voir 
              Consolider l'économie mondiale) et une philosophie 
              à l'œuvre du No-Limit qui ne se reconnait aucune frontière 
              en matière de bénéfices. Le comportement des 
              banquiers des cinq plus grandes banques new-yorkaises s'adjugeant 
              entre eux 66 milliards de dollars à titre de primes de fin 
              d'année est à ce sujet parlant. Il est aujourd'hui 
              important que les choses continuent à se stabiliser, mais 
              une morale de l'histoire est aujourd'hui à tirer : Associer 
              davantage l'économie réelle dans les processus de 
              planification financière, et impliquer un nombre bien plus 
              grand d'acteurs économiques, bénéficiaires 
              de leurs retombées, devient absolument indispensable. Peu 
              à peu virtualiser des individus face à des processus 
              qui deviendraient majoritairement immatériels serait une 
              erreur criminelle à terme, car les citoyens, quand ils cessent 
              d'être salariés, ne se transforment pas en statistiques 
              attendant d'être réincarnées. Or la finance 
              se comporte, malgré toutes ses contributions positives à 
              l'activité économique mondiale, en prédatrice 
              d'une réalité qui résiste justement parce qu'elle 
              n'est pas un flux électromagnétique parcourant des 
              fibres optiques. C'est le réchauffement climatique, par exemple, 
              et c'est ce que traduit cette crise. Elle vide l'économie 
              réelle de sa substance et elle n'en paie pas les conséquences, 
              c'est même au contraire une des manières même 
              dont elle dégage des bénéfices. L'état 
              doit être rétabli dans certaines de ses prérogatives 
              aujourd'hui contestées par les ultralibéraux, et peu 
              à peu abandonnées à un marché qui ne 
              les assume pas, ne lui laissant en définitive que des taches 
              de justice et de police. Or un chien ne peut nourrir les brebis 
              de son paturage, et si le marché était un berger, 
              il ne serait que cela et pas beaucoup mieux. Aider à la meilleure 
              prise en compte des nécessités professionnelles, orienter 
              les questions en cours sous une optique élargie, macroéconomique, 
              est l'apanage des états. Il ne faut plus leur nier ces capacités 
              en les réduisant sans cesse.
 
   
 Organiser le passage large à une économie rééllement 
              moderne, informationnelle, culturelle, immatérielle n'est 
              pas incompatible avec des prises en compte individuelles très 
              concrètes, au mode de fonctionnement ancré dans la 
              réalité de manière harmonieuse. Ce n'est pas 
              une gageure, c'est non seulement possible, mais c'est au fil du 
              temps devenu indispensable. C'est tout l'enjeu d'une grille de lecture 
              et de traduction entre des univers dont les logiques fondamentales 
              sont différentes. Il faut donc imaginer ces tunnels, ces 
              passerelles, cette interface pour lutter contre la nocivité 
              actuelle d'un système de création de biens immatériels 
              (argent compris) qui est dysproportionné et ineffectif sur 
              le moyen terme. La question fiducière de la monnaie est donc 
              à placer au centre de cette problématique. Il s'agit 
              d'imaginer de nouvelles fonctions pour la monnaie et une nouvelle 
              valeur étalon, qui peut très bien être liée 
              à l'homme, comme le temps de travail croisé avec la 
              valeur potentielle ou avérée des biens produits. Les 
              grilles de transposition seront nécessairement complexes 
              dans un monde de plus en plus développé, mais elles 
              permettront de rendre plus effectif l'immense travail de métamorphose 
              de la société-monde qui est en cours dans la phase 
              de Renouveau global où nous sommes entrés.
 
 22 Janvier 2008
 
 INFORMATIQUE SANS FRONTIERES • 
              contact/contact 
              us •
 
 |