La planète n’en a pas fini avec le pétrole ?
Le Monde - Publié le 15 février 2019 à 11h31 - Mis à jour le 15 février 2019 à 13h57

Dans son dernier rapport prévisionnel sur l’énergie, BP reconnaît que, au cours des deux prochaines décennies, la consommation de pétrole et de gaz continuera de croître et représentera encore plus de la moitié des besoins en énergie de la planète.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », affirmait Jacques Chirac devant les Nations unies en septembre 2002. A la même époque, l’un des plus importants groupes pétroliers mondiaux, le britannique BP, faisait sensation en adoptant le slogan « Beyond petroleum », au-delà du pétrole. Seize ans plus tard, la maison brûle toujours, et parfois littéralement, comme en Californie à l’automne dernier, et le pétrole n’a jamais paru aussi indispensable. Dans son dernier rapport prévisionnel sur l’énergie, qui fait référence dans la profession, BP reconnaît que, au cours des deux prochaines décennies, la consommation de pétrole et de gaz continuera de croître et représentera encore plus de la moitié des besoins en énergie de la planète. Et ceux-ci devraient progresser de plus de 30 % entre 2017 et 2040.
La première raison de cette fringale d’énergie réside dans l’appétit des pays émergents et particulièrement de la Chine et de l’Inde. A eux deux, ils absorberont plus de la moitié de cette croissance. Et celle-ci sera très majoritairement produite à partir de combustibles fossiles. Et même de charbon dans le cas particulier de l’Inde, qui sera plus gourmande encore que son voisin asiatique.

La planète n’en a pas fini avec le pétrole. Voilà de quoi désespérer ceux qui croient dur comme fer que les énergies renouvelables seront au tournant du siècle le mode de production d’énergie prioritaire. En dépit de la ruée des financiers et des industriels sur ce secteur, dont la consommation devrait être multipliée par quatre sur les vingt prochaines années, elles ne devraient, selon BP, représenter que 15 % de la consommation d’énergie primaire en 2040, contre 20 % pour le charbon.

Politiquement radioactif

Au total, les experts de BP n’envisagent le fameux pic de pétrole, ce moment crucial où la production de pétrole commencera à stagner puis à décliner, qu’à partir de 2035, alors que cela fait plus de trente ans que l’on prédit son avènement prochain, comme d’autres prévoient et reculent régulièrement la date de la fin du monde. On en est loin et les pétroliers, s’ils sont presque tous en train d’investir dans le solaire ou l’éolien, restent plus que jamais accros à l’or noir et cherchent toujours à en extraire plus.

L’Américain Exxon prévoit ainsi d’accroître sa production de pétrole et de gaz de 25 % d’ici à 2025. Pourquoi ne le ferait-il pas, puisque la demande est là ? D’autant plus que, comme le souligne l’ONG britannique Carbon Tracker, la majorité des patrons du secteur voient encore leurs revenus indexés en partie sur l’augmentation de la production et le renouvellement des réserves.

La Suite de l'article est consultable sur le site du Monde


24 Février 2019

Abonnez-Vous au Monde

Retour à l'Energie

Retour au Sommaire
 INFORMATIQUE SANS FRONTIERES
Paris
France
Europe
UniversitÈs
Infos
Contact