La Turquie accueille les premiers migrants expulsés d’Europe

Par Audrey Chauvet

L’accord entre l’UE et la Turquie entrait en vigueur ce lundi…

Ils vont devoir prendre le chemin du retour : ce lundi, l’accord entre la Turquie et l’Union européenne sur les migrants entre en vigueur, et quelques centaines d’entre eux quitteront dès lundi l’île grecque de Lesbos pour rejoindre le port turc de Dikili, d’après l’agence de presse grecque ANA. Cet accord, conclu le 20 mars dernier, est dénoncé par des ONG qui accusent la Turquie de renvoyer les réfugiés vers la Syrie.

La Turquie, un pays « sûr » ?

« Le gouvernement turc doit arrêter cette pratique, c’est illégal et inhumain. On ne peut pas renvoyer les gens dans une zone de conflits. L’Union européenne doit mettre la pression sur la Turquie pour arrêter cela », a déclaré John Dalhuisen, membre d’Amnesty International.
D’après l’ONG, Ankara oblige chaque jour une centaine de réfugiés syriens à regagner leur pays ravagé par la guerre. Le conseiller spécial de l’ONU sur les migrations s’est également inquiété que l’accord puisse remettre en cause pour les migrants « l’assurance de ne pas être expulsés ensuite vers la Syrie ».



Ces accusations ont été formellement démenties par le ministère turc des Affaires étrangères, qui a affirmé ce samedi que « la Turquie s’est engagée à offrir sa protection aux Syriens fuyant la violence et l’instabilité en vertu de ses obligations internationales. »
Pour Ankara, il sera toutefois compliqué de recevoir les migrants expulsés de Grèce alors que les camps de réfugiés sont déjà pleins à craquer. Les élus du port de Dikili, qui doit recevoir dès lundi quelque 750 migrants en provenance de Lesbos, ont annoncé qu’ils préparaient un centre d’accueil mais celui-ci pourrait ne pas être prêt à temps pour accueillir les migrants. En attendant de vraies installations, les centaines de personnes pourraient être accueillies dans un centre sportif de la ville.

Constructions de camps à la hâte



A Cesme, près de la station balnéaire d’Izmir, un centre d’accueil est en cours d’installation mais les autorités turques rappellent que ces centres construits à la hâte ne sont que des points de « transit » avant un retour vers les camps de réfugiés du sud et de l’est du pays, où vivent déjà quelque 2,7 millions de personnes.

« Nous ferons en sorte que ce processus soit rapide, pour qu’ils restent aussi peu longtemps que possible », a assuré le maire de Cesme où comme dans d’autres villes balnéaires turques on s’inquiète que cet afflux de migrants ne fasse fuir les touristes cet été.

L’accord entre l’Union européenne et la Turquie prévoit que pour chaque migrant « repris » par Ankara, un Syrien soit installé dans un pays européen. La France a ainsi prévu d’accueillir 81 Syriens qui sont actuellement réfugiés en Turquie.



Les migrants pourraient néanmoins contourner cet accord en empruntant d’autres routes, via la Libye ou l’Albanie en direction de l’Italie.

5 Avril 2016

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