Le gouvernement facilite l'octroi de visas de circulation

Par Laetitia Van Eeckhout



Les services consulaires français en Afrique ont été invités, mardi 19 février, à "accorder la plus grande attention à la délivrance des visas" aux Africains "ayant une activité professionnelle à caractère artistique, culturel, universitaire ou de recherche". Ces instructions, adressées par le ministère des affaires étrangères - "en accord" avec celui de l'immigration, selon ce dernier -, prévoient de faciliter l'octroi de visas dits de "circulation", autorisant des entrées et sorties multiples sur le territoire.

Les artistes, chercheurs et universitaires africains ayant déjà bénéficié de plusieurs visas pour la France pourraient désormais se voir octroyer à leur demande un visa de circulation de cinq ans leur permettant d'effectuer en France, sans tracas administratifs, tous les courts séjours (3 mois maximum) qu'ils souhaitent. Ceux qui n'ont encore bénéficié que d'un seul visa pour la France devront se contenter, dans un premier temps, d'un visa de circulation d'un an.

"JOUER LA RELATION DE CONFIANCE"

Parallèlement, les services culturels des ambassades françaises devront établir une liste des personnalités susceptibles d'être invitées à participer notamment à un festival, un séminaire, ou une conférence. Cette liste sera soumise aux services consulaires, qui pourront accorder une attention particulière aux demandes de visa des personnes recensées et qui n'ont encore jamais bénéficié d'un visa pour la France.

La "nouvelle" politique impulsée par Nicolas Sarkozy et portée par Brice Hortefeux, ministre de l'immigration, a pour priorité la lutte contre l'immigration clandestine et le développement d'une immigration d'installation professionnelle "choisie". Elle n'a jamais mis l'accent sur les migrations faites d'allers-retours, pourtant susceptibles de se développer dans un contexte d'économie mondialisée. Fruit de la politique de restriction menée depuis 2002, le nombre de visas de long séjour délivrés tend à diminuer (124 279 en 2006 contre 143 289 en 2002). Mais les visas de circulation, eux, connaissent une augmentation sensible : 248 490 ont été délivrés en 2006 contre 181 262 en 2002, soit une augmentation de 37 %.

Visant à faciliter les échanges entre le France et le continent africain, les nouvelles mesures répondent aux engagements pris lors du 23e sommet Afrique-France qui s'est tenu à Bamako, en décembre 2005. Lors de ce sommet, la France s'était engagée auprès de ses partenaires africains à "faciliter la délivrance de visas de longue durée à entrées multiples aux entrepreneurs, cadres, chercheurs, professeurs, artistes".

Dans les faits, jusqu'alors, cet engagement a surtout bénéficié aux entrepreneurs, les consulats se montrant plus réticents à accorder de tels visas à des artistes et chercheurs souvent plus jeunes et, de par leur activité, en situation plus instable. "L'idée, à travers ces mesures, est de jouer la relation de confiance avec les demandeurs de visas, ceux-ci n'ayant aucun intérêt à ne pas respecter les délais de séjour autorisés s'ils veulent bénéficier d'un visa leur permettant d'entrée et de sortir de France comme ils le souhaitent", explique-t-on dans l'entourage du secrétaire d'Etat à la coopération, Jean-Marie Bockel.

Février 2008

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