Un espoir de vaccin contre le cancer du sein

Par Claire Peltier


Le cancer du sein dans les pays développés touche environ une femme sur huit au cours de sa vie. Si aujourd’hui les traitements sont de plus en plus efficaces et permettent de sauver de nombreuses malades, un vaccin pour empêcher l’apparition de la maladie était inespéré. Une publication du magazine Nature Medicine permet aujourd’hui d’y croire.

Le cancer du sein est un des cancers les plus répandus dans nos sociétés occidentales. Des traitements existent déjà, tels que la chimiothérapie ou la radiothérapie. Ces solutions peuvent être efficaces, mais ne rendent pas sereines les femmes les plus à risque (génétique, traitements hormonaux…). Mieux vaut prévenir que guérir !

Typiquement, un vaccin permet d’activer les défenses immunitaires face à un intrus appelé « non-soi », qu’il s’agisse d’un virus ou d’une bactérie. Le problème se complique lorsque le corps doit se battre contre un nuisible qui est produit par notre propre organisme, ou « soi ». C’est le cas des cancers en général et des tumeurs du sein en particulier, qui proviennent principalement d’une mutation dans un gène antitumoral. La mutation entraîne la production d’une protéine différente de la protéine saine, mais les variations sont si faibles que le système immunitaire risque de confondre les deux versions, menant à l’attaque de la protéine saine.

Comment peut-on alors créer un vaccin contre ce type de maladie sans causer de réaction auto-immunes aux conséquences lourdes ? Deux laboratoires américains en collaboration (Lerner Research Institute et Cleveland State University) ont une ébauche de réponse. Ils ont créé un vaccin ciblant une protéine fortement exprimée dans les tissus cancéreux, nommée alpha-lactalbumine.

Ce vaccin présente deux avantages majeurs. Premièrement, son efficacité antitumorale a été démontrée sur des souris, qui préviennent l’apparition du cancer, ou qui voient la tumeur déjà installée régresser. Deuxièmement, la protéine ciblée n’est pas exprimée chez la femme, sauf en période d’allaitement. Ainsi, les risques de réaction auto-immune sont potentiellement très faibles, particulièrement chez les femmes qui ne désirent plus d’enfants et qui sont également les plus exposées à la maladie.

Ces études ont certes donné des résultats encourageants, mais de nombreuses études effectuées sur les animaux ne sont pas reproductibles chez l’être humain. Les essais déjà envisagés chez la femme permettront peut-être d’y croire pour de bon !


Mai 2010

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