Sept
2017

L'actualité du Mois



Une Seule Espèce, L’Humain
Par
Gilles Marchand


Le sentiment qu’ils constatent de la dégradation de leur environnement transforme les perceptions des êtres humains et demande une nouvelle approche mondiale, véritablement opérante.

Pas un jour ne passe sans que l’évidence du changement climatique ne vienne s’imposer à nous, malgré les tentatives désespérées de quelques thuriféraires égarés, les derniers dinosaures es-énergies fossiles, à vouloir défendre encore et toujours, un modèle énergétique à bout de souffle. Un véritable combat  idéologique est à l’œuvre entre de puissants lobbies qui cherchent à maintenir à bout de bras une technologie qui nous a bien aidés par le passé mais dont il faut aujourd’hui admettre qu’elle n’est plus du tout adaptée au monde actuel.



Celui-ci a tellement dérivé vers l’univers exagérément pollué que nous connaissons aujourd’hui que nos conceptions anciennes demandent à être modifiées d’urgence, à commencer par notre habillage politique — idéologiquement corseté — basé sur la prééminence des frontières et de l’appartenance à des nationalités, des cases administratives qui devraient conduire notre vision des choses et nous dicter des réflexes sectoriels de soit-disant défense d’une vision nationale étriquée et inopérante qui met en danger notre aptitude au changement et nous interdit d’être efficaces au niveau global où se passent les choses.

Le cadre des empires ou des continents au plan mondial, tout comme l’était le concert des nations en Europe, est dangereux sur le plan politique et militaire. Il permet à certaines solidarités d’exister et à certaines améliorations d’être conduites, mais il s’avère néanmoins insuffisant à résoudre les problématiques ambiantes. Ce qui prime aujourd’hui, à l’heure où de simples boutons ou clefs peuvent éradiquer l’espèce humaine de la surface de la Terre, ce qui est l’aboutissement d’une logique ancienne dont il fait que nous sachions nous extirper, c’est de comprendre l’interdépendance fondamentale dans laquelle nous nous trouvons… A force de restreindre le lieu naturel et les espaces sauvages, l’homme, s’il n’agit pas plus intelligemment, est en train de faire disparaitre le milieu animal et il pourrait le faire aussi bien dans le milieu terrestre que marin avec à la clef des conséquences alimentaires et économiques majeures.



La démographie ne peut plus être regardée comme un facteur d’émancipation. Elle sera malheureusement l’inverse si elle échappait à tout contrôle et à toute politique équilibrée de planning familial. Elle doit être répartie équitablement pour que les occupants de la planète puissent vivre dans des conditions acceptables. C’est le contraire d’un malthusianisme qui ferait la part belle à une réduction drastique et violente de la population mondiale par la guerre ou d’autres moyens tout aussi immoraux, c’est au contraire l’affirmation d’un mode de vie qui permette une qualité d’existence améliorée.

Nous ne pouvons plus tout à fait voir le monde à travers les œillères restrictives du nationalisme, ni même d’un patriotisme excluant. Il faut des terres de rattachement aux hommes, des identités linguistiques, des appartenances culturelles, certes, mais au dessus de tous ces ensembles de données qui rassemblent, il faut que une supranationalité générale des hommes qui s’impose à tous et qui leur soit reconnue, comme une des qualités essentielles de notre positionnement terrestre. Il nous faut des droits et il doit nécessairement y avoir des obligations nouvelles pour défendre ce statut nouveau d’Habeas Corpus mondial.



Une vision plus globale de l’appartenance. Des instances plus générales, des juridictions plus protectrices, qui permettraient à des actions internationales d’être menées. D’avantage portée vers la résolution des conflits mondiaux à un âge où nous n’avons plus la capacité de conquérir de nouvelles terres, hormis celles — virtuelles  — que nous créerons. Il faut qu’un nouveau mode de vie s’impose au plan mondial fait de respect de l’environnement et de modus vivendi nouveaux. Pour cela il nous faut une nouvelle conception de choses que nous avions l’habitude de considérer autrement. L’ONU semble être la base embryonnaire de ce mouvement mondial. Il faudra à terme renforcer tout ce qui plaide pour une coopération internationale accrue.

Notre plus grand challenge consistera à inverser le réchauffement climatique et à rétablir les équilibres du dérèglement climatique. Ce que nous ne pourrons tout à fait parer tant l’inertie des mouvements en cours est grande, mais pour lesquels une immense politique d’adaptation devra être imaginée et conduite, notamment face à la montée du niveau des océans et vis-à-vis de la politique du trait de côte. On commence à comprendre les fonctionnements naturels.



Il faut mieux s’adapter à eux, notamment en reculant les habitations de bord de mer pour laisser aux écosystèmes la possibilité de se régénérer. Ailleurs il faudra construire des pares-feux, des murs de soutènement. Notre transition énergétique s’appuiera sur le solaire et l’éolien, mais aussi sur la géothermie et surtout l’l’hydrogène. Notre maitrise de l’électricité doit évoluer. Etre distribuée, être rendue autonome. Nous ne pourrons construire d’immense parc solaires n’importe où, sur des terres arables notamment. Il faudra adapter l’agriculture à ces nouvelles données. Ce qui est fait dans des sites pilotes, comme à l’Ile de la Réunion.



Un plan mondial de lutte doit être imaginé. Une stratégie de l’espèce humaine pour préserver l’existant et produire les conditions d’un futur réussi. C’est à une mobilisation générale de l’espèce humaine que nous appelons, une mobilisation pacifique afin de préserver les conditions d’une entente internationale et de la paix au plan mondial. Les dirigeants du monde ne peuvent plus se contenter de gérer des prés carrés bornés sans regarder au delà ce qui fait la spécificité de leur rapport au monde. Il faut que ce mouvement se fasse pour préserver les équilibres actuels et futurs. Pour que nous puissions sauvegarder le vivant, y compris animal, et accomplir ainsi l’indispensable quadrature du cercle que nous appelons de nos vœux. Sauver ce monde et lui permettre d’entrer dans une modernité à venir plus grande et plus riche, dans des ensembles planétaires qui iront en se multipliant. 



20 Août 2017

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