Idées Noires...



Faire de l'Afrique un continent enfin riche et intégralement délivré des guerres endémiques qui le minent devrait désormais être un des objectifs prioritaires de tous les "décideurs" mondiaux...

En quinze ans, les guerres africaines ont coûté au continent la somme astronomique de 285 milliards de dollars et bien souvent les estimations les plus proches de la réalité sont pires en l'absence de statistiques fiables pour de nombreux pays... On pense que ce sont chaque année une vingtaine de milliards qui disparaissent, engloutis dans des conflits qui occasionnent aux habitants des zones en conflit des souffrances profondément inhumaines et choquantes. Ces sommes, à elles seules, permettraient d'assurer l'éducation, l'approvisionnement en eau et l'hygiène dans ces régions, ou de soigner VIH, malaria, tuberculose et dysentrie...

Un conflit armé provoque des répercussions économiques catastrophiques là où il se produit, pouvant amputer la croissance de quinze points et il induit également des conséquences pour ses voisins qui voient affluer des réfugiés dont il faut bien s'occuper afin de les loger et de les nourrir quand des épidémies ne se déclarent pas. Face aux menaces qui pèsent sur elle l'Afrique a d'abord intérêt à compter sur ses propres ressources intellectuelles et humaines en créant les outils politiques destinés à l'unifier et renforcer ses capacités d'intervention intérieures ou extérieures, ainsi qu'à créer des normes juridiques nouvelles qui la mettront davantage à l'abri des nouveaux prédateurs.

Il est triste de constater que le continent, souvent insuffisamment organisé et moins développé sur le plan technologique ou militaire, ait eu à subir les assaults successifs de toutes les nations en mesure de lui arracher une part de ses richesses. Il semblerait que dans ce domaine, un clou chasse malheureusement l'autre, les Etats-Unis ayant pris la suite de l'Angleterre et de la France notamment, mais sans la vision civilisatrice, bientôt rejoins par la Chine dont l'insatiable appétit de matières premières provoque des déstabilisations criantes dont le Darfour est un exemple parlant.




Une des raisons pour lesquelles ces questions ne voient jamais de solution leur être apportée est qu'elles sont dramatiquement sous médiatisées, les véritables responsables de ces malheurs, ou incidemment, ceux qui seraient en mesure d'en infléchir le cours, ne croisant que très rarement leur reflet dans la glace, c'est à dire ne lisant généralement pas le peu de littérature disponible sur ces sujets. Or une initiative vitale a été lancée : celle d'un traité sur le commerce des armes. Un contrôle préviendrait les contaminations de violence et permettrait à de nombreux pays de sortir de l'ornière. Des progrès indispensables seraient réalisés.

En 2008, un groupe d'experts doit se réunir sous l'égide de l'ONU pour décider de la prochaine phase de l'élaboration d'un traité visant à renforcer la législation actuelle sur le contrôle du commerce des armes, en faveur duquel cent cinquante-trois Etats ont voté en 2006. Vingt-quatre pays se sont abstenus et seuls les Etats-Unis ont voté contre...

Il est temps que l'Afrique s'unisse, renouvelle ses élites, les responsabilités locales existant, qu'elle puisse voir un terme apporté à ses conflits armés en prenant le monde développé à témoin de ce qu'il provoque, relance enfin sa croissance et entre enfin dans son âge adulte, c'est à dire libre et maîtresse de ses choix et alliances. Pour cela, il est nécessaire qu'une véritable prise de conscience des tords faits à l'Afrique se fraye un chemin dans l'esprit de ceux qui se veulent les décideurs
à l'échelle de la planète. Power is to stop the hurt...

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