Afrique horizon : Nouveau patron de l’ONU : les attentes de l’Afrique
Par Ihuoma Atanga - Afrique Renouveau :  Décembre 2016 - Mars 2017

António Manuel de Oliveira Guterres, 67 ans, débute son mandat en tant que Secrétaire général des Nations Unies au moment où le monde attend avec impatience une nouvelle ère diplomatique.

Choisi en octobre dernier au sein d'un groupe de 12 candidats, les diplomates se sont empressés de le féliciter y compris sur les réseaux sociaux. L'ambassadeur sud-africain, Jerry Matthews Matjila, l'a qualifié d'« ami de l'Afrique ».

Une Afrique, qui, comme le reste du monde, suivra attentivement les questions relatives à la paix et la sécurité mondiales, l'aide humanitaire, le changement climatique et les 17 Objectifs de développement durable (ODD) qui orienteront l'agenda mondial du développement au cours de la prochaine décennie.



Son expérience des régions en crise comme le Rwanda, le Sud-Soudan ou la Somalie en avait fait un candidat apte au poste que certains considèrent comme le plus important au monde. Mais que représente sa nomination pour l'Afrique? Telle est la question.

Né à Lisbonne en 1949, M. Guterres a passé une grande partie de sa vie professionnelle en politique et dans le service public. Avant de devenir premier ministre du Portugal de 1995 à 2002, il a occupé plusieurs fonctions au sein du Parti socialiste de 1974 à 1995. Il était président de l'Internationale socialiste jusqu'en 2005, date à laquelle il a été élu Haut-Commissaire pour les réfugiés (HCR), l'agence des Nations Unies chargée d'assurer la protection des droits et le bien-être des réfugiés. Entre 2005 et 2015, le nombre de personnes déplacées par les conflits et les persécutions est passé de 38 millions à plus de 60 millions.

M. Guterres a ainsi dirigé l'une des plus grandes organisations humanitaires du monde qui, à la fin de son mandat, comptait plus de 10 000 personnes travaillant dans 126 pays.


En tant que leader, il a supervisé l'un des plus importants processus de réforme structurelle dans l'histoire du HCR, augmentant ainsi la capacité de l'organisation à faire face à des crises de déplacement sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le volume d'activités de l'agence a triplé suite à l'introduction d'une approche budgétaire axée sur les besoins. Au cours de cette période, l'Afrique était également confrontée à ses propres crises de déplacement, notamment en République centrafricaine, au Tchad, en République démocratique du Congo, en Somalie et au Sud-Soudan.

Sous la direction de M. Guterres, le HCR et ses partenaires ont apporté à des milliers de réfugiés et demandeurs d'asile de ces pays une protection et d'autres formes d'aide telles que les soins de santé, l'éducation et la formation professionnelle. Il a mobilisé la communauté internationale pour améliorer l'accès au logement, à l'éducation, aux soins de santé et aux autres besoins fondamentaux des rapatriés.

Perspectives

L'Afrique s'attend à ce que le diplomate le plus important du monde poursuive son engagement en protégeant activement les populations du continent touchées par les conflits. 

Lors de sa visite en Somalie et au Kenya en mai 2015 en tant que Haut-Commissaire pour les réfugiés, M. Guterres a rencontré des responsables locaux, des réfugiés et des communautés d'accueil à Dadaab, au Kenya, l'un des plus grands camps de réfugiés du monde.
Il a contribué à la conclusion d'un accord entre les deux pays, qui, selon les garanties offertes par le président kenyan Uhuru Kenyatta, permettrait le rapatriement volontaire et digne des réfugiés somaliens dans leur pays sous la supervision de Human Rights Watch notamment.
En tant que Secrétaire général, M. Guterres s'est également engagé à protéger et à autonomiser les femmes et les filles.

Dans son discours d'acceptation prononcé à l'Assemblée générale des Nations Unies, il a déclaré : « Depuis longtemps, je suis conscient des obstacles auxquels les femmes sont confrontées dans la société, dans la famille et au travail. J'ai été témoin de la violence dont elles sont victimes pendant les conflits, ou dans leur fuite, uniquement en raison de leur genre. J'ai essayé de résoudre cette question dans toutes les fonctions que j'ai occupées et elle continuera d'être un engagement prioritaire pour moi. »

À la lumière de ses précédentes fonctions, l'Afrique espère que M. Guterres soutiendra des politiques capables de résoudre les problèmes économiques et politiques du continent.

13 Février 2017

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