COP 21
L’UE s’inquiète de la lenteur des négociations

Par Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)

La Commission européenne monte à son tour au créneau. A maintenant 100 jours du début de la COP 21, la cruciale 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Paris entre le 30 novembre et le 11 décembre prochain, Bruxelles estime que les négociations patinent.

Jeudi 20 août, le commissaire européen à l’énergie et au climat, l’espagnol Miguel Arias Cañete, a réclamé, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, que les discussions techniques « aillent plus vite ». La volonté politique est là, a t-il assuré, « mais concernant le fonds, le texte de compromis est bien trop long [80 pages environ], avec toutes les options mises sur la table par les pays plus tôt cette année toujours pas tranchées » a souligné le commissaire.

Deuxième source d’inquiétude : il manque encore des pays à l’appel, qui n’ont pas soumis leurs contributions en termes de réduction des émissions de CO2 , et pas des moindres.

De gros émetteurs, des pays importants du G20, comme le Brésil, l’Argentine, l’Inde, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud ou la Turquie. A ce jour, 56 pays représentant 61 % des émissions globales actuelles ont fait des propositions, ce n’est pas suffisant pour faire de Paris un succès a estimé le commissaire, jeudi.

S’engager sur des objectifs à long terme



Enfin, et surtout, a insisté M. Cañete, il s’agit de préciser quels sont les éléments clés de l’accord de Paris, en décembre prochain. Il faudra que les principaux pays émetteurs de la planète soient de la partie, et que ceux qui ont le plus de responsabilités et de capacités soient les plus ambitieux en matière de réductions des gaz à effet de serre. Les pays devront aussi s’engager sur des objectifs à long terme de réduction globale des émissions de 60 % en 2050 par rapport au niveau de 2010.



Paris peut encore être un succès, selon le commissaire, mais « la fenêtre d’opportunité pour parvenir à l’objectif de maintenir le réchauffement global à une hausse moyenne des températures de 2 degrés se referme vite » a prévenu M. Cañete, jeudi. Il a par ailleurs annoncé que la Commission européenne allait organiser avec le Maroc, le pays qui prendra la présidence des négociations climat à la suite de la France, une conférence à Rabat, les 12 et 13 octobre prochains. L’occasion de faire à nouveau le point sur les négociations, à un mois et demi du début de la conférence de Paris.
 



28 Août 2015

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