Entretien entre les présidents américain et iranien, une première depuis 34 ans
Par Le Monde.fr avec AFP



Le président Barack Obama a annoncé, vendredi 27 septembre, avoir parlé au téléphone avec son homologue iranien, Hassan Rohani. Un contact sans précédent entre Etats-Unis et Iran depuis la révolution islamique de 1979, qui signe un "vrai dégel" entre les deux pays, comme le souligne la correspondante du Monde à Washington :
 
"A l'instant, je viens de parler avec le président iranien Rohani", a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche. "Nous avons discuté de nos tentatives en cours pour parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien", a-t-il précisé. Le gouvernement iranien a de son côté confirmé cet appel, annoncé également sur le compte Twitter d'Hassan Rohani, très actif pour suivre l'événement en direct. 

Après un rendez-vous manqué entre les deux présidents à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, c'est Barack Obama qui aurait appelé le président in extremis, alors que celui-ci était en route pour l'aéroport.


L'Evenement avait été précédé d'une rencontre historique entre François Hollande et Hassan Rohani.

Selon un haut responsable américain, c'est le président iranien qui a demandé à parler à M. Obama avant de quitter les Etats-Unis. Tous deux ont discuté pendant quinze minutes via des interprètes, mais se sont souhaité au revoir en farsi pour M. Obama, et en anglais pour M. Rohani. Les deux présidents "ont insisté sur la volonté politique de résoudre rapidement la question nucléaire et de préparer la voie à la résolution d'autres questions, ainsi que de coopérer sur les affaires régionales", a annoncé la présidence à Téhéran.

"DÉPASSER CETTE HISTOIRE DIFFICILE"

"Nous sommes conscients de toutes les difficultés qui nous attendent", a déclaré M. Obama, trois jours après avoir prononcé à l'ONU un discours dans lequel il s'était dit disposé à donner une chance à la diplomatie pour tenter de résoudre ce dossier, contentieux majeur entre Téhéran et l'Occident.



"Le simple fait que [cet appel] était le premier contact entre des présidents américain et iranien depuis 1979 illustre la profonde méfiance régnant entre nos deux pays", a remarqué M. Obama. Mais cette conversation "montre aussi une possibilité de dépasser cette histoire difficile", a-t-il estimé.

"Je pense qu'il y a une base pour une solution" avec Téhéran, a-t-il assuré, alors que les Etats-Unis et leurs alliés soupçonnent la république islamique de vouloir se doter d'une bombe nucléaire sous couvert d'un programme civil – ce que l'Iran dément.

GESTES DE BONNE VOLONTÉ

M. Rohani, qui a pris ses fonctions le mois dernier après avoir bénéficié du soutien des réformateurs, a multiplié depuis les ouvertures envers l'Occident, à rebours des diatribes enflammées de son prédécesseur ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Ses déclarations "constructives" ont été relevées par Washington.

Jeudi à New York, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif avaient discuté du nucléaire lors d'une rencontre historique, à l'issue d'une réunion déjà sans précédent entre M. Zarif et ses homologues des grandes puissances. Tous s'étaient alors accordés pour de nouvelles négociations sur le nucléaire iranien à Genève, les 15 et 16 octobre prochain.



Lors de son séjour new-yorkais, M. Rohani a multiplié les gestes de bonne volonté, affichant sa volonté de dialogue avec Washington. Il a aussi condamné "le massacre des juifs par les nazis", prenant le contre-pied de M. Ahmadinejad qui avait nié l'Holocauste à la tribune des Nations unies, tout en ajoutant que ce "crime" ne justifiait pas "l'occupation" israélienne, également "condamnable".

29 Septembre 2013

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