L'actualité du Mois

Naissance d'un Quatrième secteur économique
Par Gilles Marchand



Le XXIème siècle concrétisera son grand espoir avec l'émergence d'un nouveau secteur économique parallèle à l'avènement de nouveaux métiers et d'une manière renouvelée de produire des richesses.

Les Trente Glorieuses, concept popularisé par Jean Fourastié, avaient été marquées par un glissement progressif du premier et du deuxième secteur économique vers un troisième, les services, qui avait produit une accentuation inédite de la richesse. On notait aussi une augmentation de la productivité, dont l'une des conséquences directe fut une transformation profonde du pays, un confort accru, des technologies nouvelles, et surtout un esprit partagé par une génération marquée par la libération de la femme (et de l'homme), dans de nombreux domaines.

Nous sommes à l'aube de l'une de ces phases. Elle occasionne des soubressauts et des incertitudes comme toutes les périodes de refondaison, où le monde ancien subsiste et se prolonge, mais où de nouveaux comportements et de nouvelles techniques peuvent progressivement imprégner, et parfois dans un laps de temps court, de nouvelles habitudes sociétales. Le phénomène majeur qui se produit aujourd'hui et qui transforme nos univers professionnels est le numérique, son traitement et son stockage, à présent adossés à l'information, au commerce, mais aussi à la création, ce qui lui donne en plus d'une capacité de transformation inédite, une extraordinaire vitalité. Il est désormais, comme toutes les inventions humaines capable du meilleur comme du pire. Mais il semblerait heureusement que l'on s'oriente vers une progressive appropriation des moyens nouveaux mis à notre disposition par des salariés qui sont avant tout des individus, vivant en famille ou pas, mais possédant un ordinateur et sachant, même sommairement, s'en servir. C'est un lent apprivoisement, l'homme domestiquant une invention dont il n'a pas besoin de connaître intégralement le fonctionnement pour en faire un puissant outil de communication. Un des aspects passionnants du travail sur machine est que l'ordinateur réserve constamment des surprises à ceux qui l'utilisent pour surfer. Mais, il peut être utilisé pour travailler, et ce d'une manière tout à fait nouvelle, en réseaux, développant des espaces 3D qui permettent aussi d'envisager une révolution des loisirs et de l'art.

Le problème majeur est que cette activité n'est pas rémunérée. De nombreux acteurs ne sont pas payés pour leur travail, par exemple des groupes de rock sur les principaux réseaux sociaux, ou autres. Ceci devrait progressivement évoluer. Les biens immatériels définissent bel et bien ce fameux quatrième secteur économique qui est en train de se constituer, où les marchandises sont des flux ou des fichiers informatiques amenés par de la bande passante à très haut débit. Introduire de la valeur, un prix minimal de base évolutif pour les fichiers échangés, en fonction du travail demandé et des coûts de production, et d'une audience qu'il est facile de mesurer sur le net, permettra d'accentuer une économie symbolique qu'il sera possible de développer avec un impact réduit sur la planète, à une époque où nous allons mettre au point non seulement des technologies non polluantes mais aussi des technologies dépolluantes...

Paris, Juin 2009  

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