Vers la création du Fonds Monétaire Africain pour une meilleure intégration des économies africaines
Par Afrique Avenir




Le Fonds Mo­né­taire Afri­cain (FMA) est l’une des trois ins­ti­tu­tions fi­nan­cières dé­ci­dées par l'Acte consti­tu­tif de l'Union Afri­caine (UA) adop­té en 2000. Aux côtés de la Banque cen­trale afri­caine et la Banque afri­caine d’in­ves­tis­se­ments, cet or­ga­nisme vise à ac­cé­lé­rer le pro­ces­sus de créa­tion du mar­ché com­mun afri­cain. Ce Fonds sera char­gé de faire des études sur l’évo­lu­tion de la po­li­tique ma­cro- éco­no­mique de l’Afrique. Il de­vrait mettre le conti­nent sur la voie de l’au­to­no­mie éco­no­mique, lui ga­ran­tir une crois­sance et un dé­ve­lop­pe­ment com­mer­cial... 

Le Ca­me­roun, a ac­cueilli du 13 au 17 dé­cembre 2010, une tren­taine d'ex­perts et de mi­nistres de l'Éco­no­mie et des Fi­nances des pays afri­cains afin d'exa­mi­ner res­pec­ti­ve­ment le pro­jet de sta­tut et de créa­tion du Fonds mo­né­taire afri­cain (FMA). Ce der­nier aura son siège à Yaoun­dé alors que la Banque cen­trale afri­caine en voie de créa­tion sera à Abuja au Ni­ge­ria et la Banque afri­caine d'in­ves­tis­se­ment à Tri­po­li en Lybie, La créa­tion de ce Fonds mo­né­taire afri­cain est une étape cru­cial vers l’au­to­no­mie mo­né­taire de l’Afrique.

Les mis­sions du FMA

La prin­ci­pale mis­sion du FMA, dont l'en­trée en vi­gueur est pré­vue en 2011, est de ga­ran­tir à l'Afrique une crois­sance ma­croé­co­no­mique et un dé­ve­lop­pe­ment com­mer­cial en pro­mou­vant no­tam­ment les échanges com­mer­ciaux entre les dif­fé­rents pays sur le conti­nent et en créant un mar­ché com­mun afri­cain, contri­buant ainsi à la sta­bi­li­té, à la ges­tion des crises fi­nan­cières et au bon fonc­tion­ne­ment de l'éco­no­mie afri­caine.
En effet, selon des sta­tis­tiques de la com­mis­sion des Na­tions Unies pour l'Afrique, la contri­bu­tion afri­caine au com­merce mon­dial a beau­coup bais­sé ces der­nières dé­cen­nies, pas­sant de 6% il y a 25 ans à 2% à l'heure ac­tuelle. Une baisse im­pu­table entre autres au nombre très élevé sur le conti­nent afri­cain, des mon­naies in­con­ver­tibles (une cin­quan­taine) les unes en­vers les autres qui consti­tuent un vé­ri­table frein aux échanges com­mer­ciaux entre Etats.



Vers l’au­to­no­mie mo­né­taire de l’Afrique


Le but ul­time de ce fonds est donc d'ame­ner l'Afrique vers la voie de l'au­to­no­mie à l'ins­tar du Fonds mo­né­taire arabe et du Fonds mo­né­taire asia­tique. Le pro­to­cole du FMA n'at­tend plus que, pour être adop­té, l'aval des chefs d'État et gou­ver­ne­ments de l'UA qui doivent se réunir en jan­vier pro­chain à Ad­dis- Abe­ba en Éthio­pie lors de leur som­met or­di­naire.
Re­con­nu comme un outil in­dis­pen­sable à l'in­té­gra­tion éco­no­mique qui de­vrait ame­ner l'Afrique vers le mar­ché com­mun et ga­ran­tir stra­té­gi­que­ment la sou­ve­rai­ne­té des pays afri­cains, ce fonds de­vrait dé­mar­rer ses ac­ti­vi­tés avec un ca­pi­tal ini­tial de 42,68 mil­liards de dol­lars cor­res­pon­dant aux contri­bu­tions des dif­fé­rents pays et fixées en fonc­tion du vo­lume des ré­serves in­ter­na­tio­nales, du PIB et de la taille de la po­pu­la­tion.

Un fonds fi­nan­cé par l’Afrique mais pas seule­ment....



Selon les pré­vi­sions des pre­mières contri­bu­tions, l'Al­gé­rie de­vrait don­ner 14,8 mil­liards de dol­lars, la Lybie 9,33 mil­liards, le Ni­gé­ria 5,35 mil­liards, l'Égypte 3,43 mil­liards, l'Afrique du Sud 3,4 mil­liards, etc. Pour au­tant, le ca­pi­tal du FMA reste ou­vert aux autres ré­gions du monde. Ainsi, 26 pays non afri­cains comme la Chine, le Japon, les États- Unis, l'Inde, les Émi­rats arabes unis ou en­core la France sont déjà cités comme contri­bu­teurs à ce sys­tème éco­no­mique jugé no­va­teur par de nom­breux ex­perts. Ce­pen­dant, avant même son en­trée en vi­gueur, cer­tains États de l'UA, en par­ti­cu­lier les plus grands contri­bu­teurs, ma­ni­festent déjà des ré­serves quant à leurs parts par rap­port aux autres. Il sem­ble­rait donc que le prin­cipe de so­li­da­ri­té qui est à la base de ce fonds soit dif­fi­cile à in­té­grer pour cer­tains.

Janvier 2011


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