La pauvreté énergétique
Par One.org

Presqu’un tiers de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité ou à des sources d’énergie modernes. Cette contrainte limite fortement le développement humain et la réduction de la pauvreté.

Le défi

Le manque d’accès à l’électricité en Afrique reste l’une des barrières les plus importantes au développement de la région et à sa prospérité, et continue à enfermer des millions de personnes dans l’extrême pauvreté. En Afrique subsaharienne, près de sept Africains sur dix n’ont pas accès à l’électricité ou à des sources d’énergie modernes et 30 pays de la région souffrent de pénuries d’électricité endémiques. Cela diminue la qualité de vie des personnes et cause plusieurs millions de décès chaque année.

L’accès insuffisant à l’énergie peut réduire la croissance du PIB de 2 à 5 % par an. La croissance des entreprises, la création d’emplois et la fourniture de certains services essentiels est impossible sans un accès abordable et fiable à l’électricité.



La plupart des habitants d’Afrique subsaharienne doivent chauffer leur maison et faire la cuisine à l’aide de combustibles traditionnels tels que le bois. La fumée et les émanations produites par ces feux entraînent, à l’échelle de la planète, plus de trois millions de décès par an, surtout parmi les femmes et les enfants.

Le manque d’électricité entrave sans cesse les services éducatifs et médicaux – en Afrique subsaharienne, environ un tiers de tous les centres de santé et écoles primaires, soit 90 millions d’élèves et 255 millions de patients, n’ont pas accès à l’électricité. En Afrique, 60 % des réfrigérateurs utilisés dans les cliniques dépendent de sources d’électricité peu fiables et rendent donc difficile la conservation au frais des vaccins et des médicaments. Les hôpitaux sont parfois contraints à opérer sans lumière ou sans électricité pour les équipements, mettant en danger la vie des personnes. Les enfants qui n’ont pas accès à l’électricité ont des difficultés à faire leurs devoirs le soir, ce qui a pour conséquences un retard dans leur éducation et un frein à la réalisation de leur potentiel.



A moins de se mobiliser pour résoudre cette problématique, près de 655 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’auront toujours pas d’électricité en 2030, soit près de la moitié de la population estimée pour cette année.

L’opportunité

L’établissement des priorités politiques et les investissements accrus peuvent contribuer à changer cette situation. Des pays comme la Thaïlande ont montré qu’il est possible de donner accès à l’électricité à près de 100% de la population, en dix ans, en partant d’un niveau de 25 %. La même chose est possible en Afrique moyennant le soutien politique et les investissements nécessaires. Mais les efforts actuels ne suffisent pas. À moins de changer de cap de toute urgence, 655 millions de personnes en Afrique subsaharienne – soit 50 % de la population prévue – n’auront toujours pas d’électricité en 2030.



Il est nécessaire de passer à la vitesse supérieure et il faut le faire maintenant. L’année 2012 était l’Année internationale de l’énergie durable pour tous, une initiative réunissant entreprises, gouvernements, investisseurs, associations et milieux académiques en vue d’assurer l’accès universel aux services énergétiques modernes d’ici à 2030. Vingt-six pays africains ont utilisé cette initiative pour s’exprimer publiquement sur l’importance de l’accès à l’énergie pour la croissance économique et le développement et sont en train d’élaborer des plans pour lutter contre la pauvreté énergétique de leur pays.

Le Groupe de haut niveau de personnalités éminentes sur le cadre de développement post-2015 des Nations-Unies a également reconnu le rôle vital de l’accès à l’énergie pour le développement. Un élan politique sans précédent se met en place autour de cette question, y compris sous la direction du Secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon, et du président américain, Barack Obama. Il est crucial de traduire cet élan en actions concrètes.



En juin 2013, une loi intitulée « Electrify Africa Act of 2013 » Loi de 2013 sur l’électrification de l’Afrique) a été proposée aux États-Unis. En s’appuyant de manière responsable sur le potentiel énergétique de l’Afrique en gaz et en pétrole, ainsi que sur le potentiel énorme du continent en matière de production d’énergies durables, la loi soutient la création d’une capacité électrique de 20 000 MW et vise à permettre l’accès à l’électricité à 50 millions d’Africains, notamment en zone rurale. Grâce au soutien du secteur privé, elle n’impliquera aucun nouveau coût pour les contribuables. Si cette « Electrify Africa Act of 2013 » entre en vigueur, elle aidera à assurer un soutien politique continu en Amérique sur cet enjeu.

La pauvreté énergétique limite fortement le développement économique d’un pays, restreint les perspectives d’avenir de la population et touche les femmes de manière disproportionnée. S’attaquer à ce problème sera l’un des plus grands défis – et l’une des plus grandes opportunités – pour l’Afrique dans les décennies à venir.


1er Août 2014

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