Août
2013

L'actualité du Mois

L'Economie de la Paix
Par
Gilles Marchand




Bras séculier de la volonté politique, l'économie est un puissant volant de transformation positive des sociétés déchirées.


Nous sommes en ce moment même face à une situation inédite. A l'heure où de nombreuses crises politiques se sont déclenchées dans le monde arabe et que les technologies informatiques ont d'une certaine manière accéléré le processus de confrontation entre des idées nouvelles et des traditions qui résistent, comme elles ont pu se trouver au cours de l'histoire soudain révélées par l'introduction de l'imprimerie qui a provoqué une renaissance sans équivalent des valeurs de civilisation grecques et romaines, et faire résolument entrer le monde occidental dans la modernité.

Cependant, elles ont aussi permis de diffuser la bible et les textes réformateurs avec une efficacité telle qu'elles ont provoqué des tiraillements  entre des certitudes et des convictions qui se sont alors affrontées débouchant sur les guerres de religion. En France, après l'horreur de la Saint Barthélemy, il a fallu toute l'énergie de souverains inspirés comme Henri IV pour ramener la paix et réconcilier le communautés déchirées. Mais, ce que peu de gens disent, cet apaisement s'est fait parce qu'il a été directement lié à une amélioration de la situation économique, et parce qu'un ministre particulièrement compétent Sully a remis le pays sur la bonne voie.

Nous sommes bel et bien aujourd'hui face à un bouleversement du triangle communication identité culture et à une redéfinition de l'ordre symbolique de sociétés qui se trouvent soudain exposées à un éclairage nouveau qui perturbe la manière dont elles se perçoivent elles mêmes et provoquent donc des tensions idéologiques qui aboutissent à des affrontements entre des groupes qui s'opposent.



Nous sommes actuellement en train de négocier un palier vers un nouveau stade de développement. Le monde arabe est à présent touché de plein fouet par ce phénomène et comme c'était le cas lors des crises du passé, la stabilité ne pourra revenir que si le dialogue s'engage, que des élections qui permettent une représentativité plus grande des différentes composantes de la société. Une réconciliation ainsi aura lieu. Celle-ci doit s'appuyer sur une volonté d'union nationale, comme ce fut le cas à la fin du second conflit mondial. Mais la meilleure garantie de stabilisation des situations spécifiques de chaque pays consiste à encourager une bonne gouvernance économique et les améliorations sociales induites qui en découleront. L'économie est un puissant facteur de paix, comme le note Shimon Peres et elle doit être encouragée et facilitée. Nous ne pouvons faire l'économie de la paix.

C'est pourquoi l'amélioration de la situation économique du continent africain débouchera sur une stabilisation à terme de sa situation politique. Les croyances religieuses évolueront nécessairement vers une plus grande tolérance parce que celle ci est la condition d'un meilleur art de vivre et celle d'une économie plus florissante. Nous verrons alors les pays arabes revenir dans le groupe des pays prospères et pacifiés. L'Afrique alors réunifiée et guérie de ses plaies endémiques pourra aborder le siècle plus forte et plus confiante dans l'énorme potentiel de développement qui est le sien. L'économie pour la paix.
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Août 2013

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