L'art numérique français à New York via Shanghaï

Par Sylvain Cypel



Ils sont cinq : Djeff Regottaz, fondateur en 2001 du "studio créatif digital" Dekalko, lauréat de la Fondation Jean-Luc Lagardère, qui soutient son projet, Valère Terrier, cofondateur (avec Pierre Nouvel) du label vidéo indépendant Factoïd, le musicien Olivier Pasquet de l'Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) et le graphiste Bastien Ribeiro. A la production, Zelda Bensoussan.

Créé en 2007, leur collectif se nomme Visual System. Et l'oeuvre qu'ils présentent dans le cadre de Crossing the Line, le festival annuel de l'Institut français-Alliance française (FIAF) de New York, s'intitule "A Digital Experience".

On l'aura compris, l'art numérique se soucie peu de francophonie. Avec "A Digital Experience", l'objectif n'est pas uniquement de faire surgir une esthétique nouvelle, expliquent les membres du groupe, il est de "connecter la fascination de l'homme pour la technologie à la prouesse technologique elle-même". Pari réussi.

"Vision futuriste"

Fondée sur l'immersion du spectateur dans un espace recomposant ce que pourrait être la ville futuriste "magique", l'"expérience" que propose Visual System (images vidéo, sons, jeux sophistiqués de lumières et virtualités) n'existe que par et dans l'interaction inédite qu'elle crée avec le spectateur. Les adultes s'ébahissent, les enfants adorent.

Le "système" est né d'une première rencontre entre Valère Terrier et Shanghaï, qui va mener à une coopération durant trois ans. Le sentiment de trouver là des gens avec qui il se sent quasi instantanément "en phase", dit-il, dans un lieu vibrionnant qui "offre déjà une vision futuriste de l'urbanisme". C'est aussi à Shanghaï, reconnaît-il, qu'il a pu trouver des potentialités technologiques à des prix accessibles à de jeunes artistes.

C'est la perspective de participer au festival e-Arts de l'exposition universelle (www.shearts.org) qu'organise la mégalopole chinoise, en 2010, qui a permis, par anticipation, de faire aboutir l'exposition présentée à New York. "Les prix et les délais qu'on nous proposait en France n'étaient pas concurrentiels, disent les membres du groupe. En Chine, tout est plus facile. La matrice en Plexiglas au sol a été spécialement conçue sur plans avec nos partenaires de Shanghaï."

"L'art numérique n'en est qu'aux balbutiements ; mais là aussi, la Chine est l'atelier du monde", dit Tristan de Terves, le directeur de la galerie du FIAF, qui n'a pas hésité à leur offrir un espace.



"A Digital Experience", FIAF Gallery, 22 East 60 th Street, New York


Décembre 2009


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