Dak'Art, feu d'artifice de l'Art contemporain pluriel du continent africain
Par VALÉRIE MARIN LA MESLÉE




De quoi réclamer un Musée dédié à la Biennale de Dakar mais aussi fêter les lauréats choisis parmi de nombreux artistes d'Afrique.

CL'occasion est trop belle de poser une nouvelle fois la question aux autorités sénégalaises. S'adressant à Aminata Touré, premier ministre, la responsable du Comité d'orientation de la onzième Biennale de Dakar ouverte ce vendredi au Grand Théâtre, Marie-Thérèse Turpin Diatta, rappelle d'emblée la nécessité pour le pays de Senghor d'être doté d'un grand musée d'art contemporain. Celui-ci pourrait renaître dans le bâtiment historique du Musée Dynamique où Chagall, Picasso, Iba NDiaye, pour ne citer qu'eux, ont exposé dans les années 70. Il abrite aujourd'hui la Cour suprême mais voilà... "On l'attend toujours, et c'est devenu un marronnier", confie Ousmane Sow, présent à la cérémonie et qui accorde toutefois sa confiance à Macky Sall pour la réalisation effective du projet.

Le Dak'Art est à un tournant important sur son contenu et son accompagnement

Après 24 ans de Biennale, un rendez-vous artistique sans équivalent sur le continent, la manifestation réclame son autonomie. "La Biennale de Dakar, dont nous sommes fiers, a besoin d'un signe fort", ajoute Madame Turpin Diatta, expliquant que la recherche de financements extérieurs est bloquée par le statut de la manifestation, sous tutelle de l'Etat. En attendant, les bailleurs de cette édition ont été continuellement remerciés lors de cette matinée d'ouverture. Ce sont le Maroc et l'Algérie notamment, sans oublier parmi les soutiens privés celui, massif, d'Eiffage Sénégal, qui a été cité en modèle de ce que les entreprises au Sénégal pouvaient faire pour l'art ! Plusieurs signes, ne serait-ce que depuis le début de cette année 2014, indiquent un véritable un tournant à prendre pour ce pays de culture qu'est le Sénégal.

De grands artistes consacrés lui apportent leur aura

Que deviennent les oeuvres des grands contemporains du Sénégal ? Celles d'Ousmane Sow sont rapatriées par lui-même dans le Musée en fin de construction qui portera son nom. Celles d'Iba Ndiaye sont aussi de retour au pays natal de l'artiste du fait de la donation faite par sa famille à l'Etat du Sénégal. Hommage lui sera d'ailleurs rendu à Saint Louis au cours de ce Dak'Art 2014. Quant à celui que Dak'Art rend au sculpteur Moustapha Dimé pendant cette Biennale, il a été rendu possible parce que la Fondation Blachère a financé le transport de ses oeuvres jusqu'à Dakar.

Les lauréats, des artistes dont le sillon ne fait que commencer

En attendant, l'art contemporain a été célébré en beauté ce 9 mai par une succession de prix récompensant la création africaine de tous horizons, dont le Grand Prix Senghor décerné ex aequo à l'Algérien Driss Ouhadahi et au Nigérian Olu Amuda. Leurs oeuvres seront bientôt visibles au sein de l'Exposition internationale dont le vernissage a été décalé d'une journée.... Tout comme celles de Justine Gaga, du Cameroun, prix du Ministre de la Culture et du Patrimoine, de Sidy Diallo (prix de l'OIF), de Faten Rouissi, de la Tunisie, (prix de la Ville de Dakar), de Milumbe Haimbe, de la Zambie, prix de la fondation Blachère, d'Amary Sobel Diop, duSénégal, lauréat du prix Omar Ndao, grand homme de culture disparu en janvier dernier, pour ne citer qu'eux. Dans la majestueuse salle du Grand Théâtre, l'Afrique de la création a rendez-vous avec des professionnels du monde de l'art et des médias venus de partout, Mali, Bénin, Congo, Tunisie... sans omettre l'engagement dans cette Biennale des artistes de stature internationale comme Julie Meheretu et Kader Attia, ce qui a été souligné le matin par le commissaire Abdelkader Damani.

Le Dak'Art a son "Off", le signe d'une grande manifestation

En dehors du programme officiel, le Off va s'ouvrir avec un taux record d'expositions cette année. "Nous avions une moyenne de 150 expositions", dit son responsable Mauro Petroni, grand artiste italien du Sénégal. Et de poursuivre : "Il y en a 270 cette année". "Les entrepreneurs privés tel Benetton, Total, les pavillons spécifiques de pays (une première) avec ceux du Maroc et de l'Algérie, montrent à quel point la culture est un lieu d'investissement majeur pour le continent. Le pays qui accueille Dak'art en est le premier conscient. Son premier ministre, Aminata Touré, a ainsi indiqué que "placer la culture au coeur du développement économique et social du pays est une priorité du président Macky Sall"... A suivre donc.

16 Mai 2014

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