Délocalisations et emploi : Du diagnostic à l'Action
Colloque à l'Assemblée Nationale
Paris, France
Décembre 2004


Invités

Eric Besson
Marylise Lebranchu, député Côtes D'armor
Arnaud Montebourg, Député Saone et Loire
Pan Richar Falbr, PS tchèque, avocat, membre du PSE
Didier Migaud, député isère
Gäetan Gorce
Marie Noëlle Lienemann
Augustin Bonrepaux


Eric Besson procède à l'introduction du débat : Il peut y avoir interférence avec le débat sur le traité constitutionnel, mais il doit y avoir un consensus général quant aux questions que nous allons aborder. Il se peut que nous partagerions le diagnostic mais que nous divergerions sur les solutions. Pour le ministre de l'économie et des finances, la France décroche pour tout un ensemble de raisons que promeut la vision néo-libÈrale traditionnelle.

Un débat serein, sans caricature est recommandé...


Les délocalisations




Rappel historique : cette thématique est née dans la campagne américaine de 1992 par rapport au débat sur l'ALENA dans la bouche de Ross Perot. Sommes-nous fondés à accorder la même importance à ce débat en Europe ?

Quelle ampleur ?

Il faut, pour comprendre le phénomËne utiliser des indicateurs qui soient cohérents dans la mesure où ceux-ci sont rarement parlants. Il existe une complémentaritÈ entre la production, les investissements et les flux de capitaux transnationaux.

Quel est l'indicateur approprié ?

Celui du solde commercial de la balance courante semble être le meilleur. La part des pays en développement augmente mais elle est revenue à un niveau des annÈes 60, après un peak au début des années 90. Les USA représentent 90 % du déficit général des pays du G7 vis-à-vis de ces pays. L'Europe et la zone japon réussissent à dÈgager un excédent. Si l'on considère le transfert inverse, les excédents devraient être importants.

Or ce n'est pas le cas.

Les pays PECOS ne parviennent pas à équilibrer leur balance des paiements, à l'exception de la Chine. L'excédent chinois est 1/15eme cependant du déficit total américain. Il faut donc relativiser les ordres de grandeur auxquels on fait référence.

Quelles explications ?

Au cours des 7 dernières années, les emplois industriels ont baissé de 17% aux USA, 9% en allemagne, pour seulement 5% en France.

Quelles solutions ?

Mais ce n'est pas un sport de compétition, mais plutôt un jeu à somme constante où chacun est gagnant. Il reste donc une large place pour l'action publique dans ce domaine.

François Kalfon

Suivant la définition apportée au sujet, le problème n'est pas le même. L'exemple des usines qui se réimplantent ailleurs, ou des retours sur investissements comme dans le cas des usines Renault en Slovaquie, avec les retours de la Logan sur le marché national. La réalité statistique est difficile à cerner. Il faut dÈfinir une méthode. La définition n'est pas stablisée. Des outils statistiques encore à construire. Nous disposons d'un faible recul temporel. Les données chiffrées sont insuffisantes. Les chiffres font apparaître une perte et une création quotidienne de 10000 emplois.

Les délocalisations, étape suivante de la mondialisation.


Temps 1 de la mondialisation : La rationalisation industrielle...
Les moteurs en sont la réduction des coûts, la substitution travail/capital etc...

Temps 2 de la mondialisation : Dématérialisation, notamment...
Lier le problème ý la territorialité. La concurrence est différentes suivant les zones, et les moyens divergent suivant les zones que l'on prend en compte (régions, France, nouveaux entrants, Europe, monde)

Augustin Bonrepaux, député de l'Ariège expose la situation particulière de son département à la lumière des explications qui ont précédé en donnant des exemples précis de la manière dont certaines entreprises gèrent cette situation. Il rappelle que le fait régional est grandement renforcé dans le nouveau traité constitutionnel.

Marie Noëlle Lienemann
, pense que le problème est plus grave à l'aune de la situation du Pas de Calais. Elle y verrait le thème central de la campagne de 2007 et insiste sur le volontarisme nécessaire en la matière. Elle constate que la thématique profite depuis son introduction au Medef et ý Sarkozy, avec l'argument de la performance et de la productivité. Les stratégies de la peur sont celles de la droite. Elle prône, avec raison, le renforcement des pouvoirs des salariés au sein des entreprises. Rendre les licenciements boursiers plus coûteux, voire réduire des aides à ces entreprises.

Réarmer les salariés...


Est-il tabou de parler de capital public pour agir ? Une délocalisation oubliée, est celle des donneurs d'ordres français qui externalisent en sous-traitant, avec un effet terrible sur les PME. Il faudrait des fonds publics qui ne soient pas uniquement des fonds d'état. En particulier pour la reprise des entreprises, exemple des entreprises viables jugées insuffisamment rentables par le marché. Renforcer la recherche, les stratégies industrielles. L'espace-temps est une catastrophe actuellement en France.

Didier Migaud, député, parle d'une réaction insuffisante aux attaques politiques de 2001-2002. Il faut éviter les pièges tendus. La présentation des choses est importante. Il ne s'agit pas de nier le problème, même s'il n'est pas réellement avéré. Il faut avancer les causes réelles de ce phénomËne dans le débat. Car ces thématiques servent à diminuer les salaires et les impôts, en particulier ceux sur lesquels s'appuie la redistribution sociale des ressources fiscales. Dire que l'on peut régler le problème sur un stricte échelon national est une erreur.

Nous avons l'Europe, il faut qu'elle agisse.

Le moins disant fiscal, dans un contexte d'harmonisation est plutôt une menace. Les réponses et les solutions sont complètement différentes de celles qu'envisagent les conservateurs. Le déclin européen nous menace. Les USA sont bien plus pragmatiques dans la mesure où ils n'appliquent pas toujours les préceptes libéraux qu'ils prêchent.

Pan Richar Falbr, PS tchèque, avocat, membre du PSE
, qui s'exprime en Tchèque, sur les délocalisations chez les nouveaux entrants. Il est l'ancien président de la confédération des syndicats tchèques. Les investisseurs ont été bien accueillis dans les annÈes 90. Nous n'avons jamais souhaité conserver nos ressources propres sous des formes de rattachements nationales. Il est inutile de craindre l'adhésion des nouveaux membres, quant à l'emploi et le chômage car c'est tout à fait injustifiÈ. L'élargissement n'a pas entraînÈ un exode massif. Nos pays ne sont pas si misérables. C'était la crainte de l'Allemagne et de l'Autriche, notamment. Les prix augmentent de manière rapide, notamment pour l'eau et les fournitures premières, y compris dans le secteur de l'alimentation où Carrefour, par exemple, est trËs présent. Les syndicats français doivent veiller à ce que les investisseurs se comportent de la même manière en France et chez nous, en République Tchèque. Si les codes du travail sont violés, il faut contacter l'OCDE. Il existe une ligne directrice contraignante plus efficace par ce biais. L'OCDE, se trouve d'ailleurs à Paris. Les entreprises qui s'implantent apportent néanmoins de la technologie, de la richesse. Il est probable que le niveau de vie des européens va s'accroître et ce phénomène se serait produit même sans l'élargissement. C'est pour lui plus une relocalisation, qu'une délocalisation. En ce qui concerne le domaine de l'harmonisation, nous sommes contre les discours sur le dumping fiscal. Il faut être plus offensifs. 40 millions d'américains n'ont pas de couverture sociale. L'armement y est le secteur majoritaire. En Slovaquie, les impôts sont de l'ordre de 15%.

Arnaud Montebourg, Député Saone et Loire, estime qu'une utilisation politique est faite. Ne nous laissons pas instrumentaliser. Nous sommes souvent en retrait, ou en retard, sur ces sujets. Les américains ont dix ans d'avance. Ce n'est pas un terme économique, mais journalistique. Qu'y a t-il derriËre les faillites ? (45000 faillites par an en France). Il n'y a pas eu d'intégration et de définition d'une méthode pour travailler pour l'instant. Les français sont sensibles à ce problème à l'heure où les services sont à leur tour menacés, et on n'est donc plus seulement dans le cadre de la désindustrialisation. L'inquiÈtude grandit. Il faut requestionner le libre-Èchange. Il n'a que 40 ans d'âge. L'abaissement des barrières, puis la création de l'OMC, la mondialisation, le dumping monétaire sont des époques qui ont suivies.

Désertons-nous le terrain ou réarmons-nous le politique ?

Créer des limites, du droit, de la régulation. L'OIT dès 1994, réclamait l'intégration des clauses sociales et environnementales dans les négociations OMC. Ça n'a pas été possible. Or il existe un salaire mondial pour les marins par exemple. Quand la volonté politique est là, les réponses émergent. Nicolas Sarkozy vient sur le terrain des progressistes, en avanÁant sur le terrain libéral. La droite n'entre pas sur le terrain régulateur. Nous n'avons plus de politique commerciale nationale, celle-ci étant déléguée à l'Union. Il ajoute que, pour cette raison, le traité lui pose un problËme.

Eric Besson rappelle la position du bureau national. Le débat n'est pas du à l'arrivée de Sarkozy sur ces questions. Il est né il y a dix ans, et a été défendu à l'issue du congrès de Dijon.

Marylise Lebranchu, députée Côtes D'armor, rappelle les réunions qui ont eu lieu en 1998 jusqu'en 2000, en tant que secrétaire d'état aux PME et qui n'ont pas suffisamment été pris en compte à l'époque. Elle résume les réponses formulées et appliquées à l'époque. Le parti ne découvre pas le sujet. Les sujets n'ont pas été suffisamment présents dans les préoccupations publiques, et en termes de prise en compte médiatique. Une des rÈponses, à part la recherche, le développement, les aides, était une intervention de type public pour embaucher des ingénieurs et des salariés diplômés. On ne tient pas assez compte du rôle des pays émergents dans le phénomène. On oublie des outils d'états comme les stratégies de codéveloppement. On a eu des politiques et l'on fait souvent comme si cela n'avait jamais existé. Soyons vigilants sur les termes, en particulier sur le vocable de politiques publiques. Les partenaires sont devenus des concurrents en faisant l'acquisition de savoirs faire régionaux (exemple du textile). Il peut y avoir des problèmes sur la notion de gouvernance dans les entreprises publiques au niveau de la transmission des informations stratégiques ou de direction. Les différentiels concurrentiels auraient parfois pu être comblés à temps si on avait pu anticiper.

Quels moyens de veille pouvons-nous avoir au niveau de ces groupes semi-publics ? (exemple de ST Microelectronics). Nous avons perdu des emploi en non localisations, dans le cas par exemple de l'Irlande... Que fait-on pour les salariés ? Pour la syndicalisation ? Quelle écoute pour les salariés ? Les salariés n'ont pas toujours été entendus, or ils se trompent rarement sur leurs diagnostics, et les alertes qu'ils lancent.

Il faut liaisonner la veille politique et des solutions d'anticipation qui soient plus efficaces.

Le politique paraît loin. Il est très présent au moment de la crise, mais c'est souvent trop tard.



Gaëtan Gorce pense qu'il faut ouvrir de nouvelles pistes, être plus pédagogiques et ne pas avoir peur de ce problème pour s'y attaquer à bras le corps. Les secteurs de main d'úuvre sont tous menacés. Nous devons avoir cette réalitÈ en tête. Ne pas en avoir peur parce nous avons les moyens d'y faire face à condition que nous ayons une volonté politique réelle. La France est relativement protégée. L'industrie représente 20% de la valeur ajoutée, mais il y a pourtant un vrai problème. Tout ne repose pas sur les normes et l'harmonisation. Les emplois sont moins remplacés qu'avant. Il y a une atonie, une insuffisance en matière économique et d'emploi. La politique mise en úuvre est directement responsable d'une part importante de la situation actuelle.

Pourquoi prenons-nous du retard ?

Nous perdons de la compétivité, des innovations, la recherche étant le parent pauvre des budgets actuels. Ces retards sont graves. Plus de richesse, c'est une plus grande capacité de redistribution. Une vraie politique d'aménagement du territoire. Une vrai bataille sur la question du budget européen. Les moyens alloués vont dans le sens inverse de ce qui est nécessaire. Les bases d'harmonisation ne peuvent pas être la seule solution. L'Europe sociale ne peut tout régler et surtout pas d'une manière strictement institutionnelle. Discutons avec nos partenaires syndicaux. Notre responsabilité est d'engager la bataille sur le terrain des propositions en engageant tous les débats politiques nécessaires, sur la croissance, la solidarité entre les territoires, etc...

Questions
Le président d'Information Sans Frontières suggère la mise en place, face à la relative atonie en matière d'emploi d'une économie davantage financiarisée que précédemment, d'investissements publics européens, dans une logique industrielle et commerciale, comme cela a été le cas pour l'espace ou l'aéronautique, et plus récemment, le positionnement GPS, et ce dans les domaines de l'Infoware, des Biotechnologies, des nanotechnologies, ou des technologies énergétiques, notamment autour de l'Hydrogène.


Deuxième Débat

Pascal Lamy, commissaire au commerce international
Dominique Strauss-Kahn, député du Val d'Oise
Jean Le Garrec, député du nord
Henri Emmanuelli, député des Landes, président du conseil général
FranÁois Hollande, premier secrétaire du PS
Jean-Louis Levet, rapporteur

Jean-Louis Levet, rapporteur, rappelle le contexte.
Les importations ont beaucoup augmenté depuis 1993 de 45 à 57%. Ce sont souvent des délocalisations défensives qui ont lieu, parce que l'on est devenu moins productif que ses concurrents. dans les secteurs, 30% des groupes mondiaux ont externalisé leurs fonctions administratives. Même si l'Inde et la Chine rejoignent l'économie mondiale, leurs niveaux de vie vont être durablement inférieurs aux notres. Face à l'accélération de la mobilité des entreprises, l'industrie redevient un thème politique majeur. L'industrie n'est pas uniquement manufacturière (énergie, BTP, etc), l'industrie c'est en fait 40% de la valeur ajouté, 30% des emplois, 85% du R&D, et une part majeur de l'investissement (50%). Cet enjeu est aussi au cúur de la stratégie du développement des régions.

La droite est dans une attitude très classiquement néo-libérale et réussit l'exploit de faire en sorte que la France en quelques années soit devenue une économie de marché, au sens propre.

Quelles Solutions ?

1 - construire une politique industrielle ambitieuse et globale. Seule un projet ambition peut nous permettre d'atteindre nos objectifs, dans le cadre d'une approche démocratique.

2 - Le territoire n'est pas une plate-forme off-shore que l'on met en concurrence. L'action collective doit permettre de créer une structure commune pour les régions. Reconstruire les leviers de l'état. Absence de capacité stratégique.

3 - Rééquilibrer les rapports capital/travail. Développer la démocratie salariale, nouveau leviers d'action pour la responsabilité sociale de l'entreprise.

4 - Avoir une stratégie globale européenne (paradis fiscaux, coopérations, etc )

Jean-Marie Toulisse, CFDT, insiste sur la rencontre de François Hollande et de François Chérèque qui avaient prévu de travailler en commun. Dont acte. La difficulté qu'éprouvent les syndicalistes face à cette situation est encore plus grande que celle des politiques. La rigueur économique qui est exigée en regard des idéaux internationalistes que l'on souhaite défendre. La société est malade de l'exclusion de l'autre et les thèmes du rejet y trouve un terreau malheureusement propice. Les syndicats n'ont pas l'impression de parler de la même chose que les politiques quand on se penche sur le sujet. La France touche plus d'argent de ses revenus issus de ses investissements que de son activité industrielle effective. Les délocalisations sauvages doivent être combattues bec et ongles. Les réalités sont fort diverses.

Voici nos propositions :

1 - Si on veut pouvoir redistribuer de la richesse, il faut une vraie politique industrielle.

2 - Ce sont les grandes entreprises qui créent l'emploi. Nous avons beoin de grandes entreprises. De champions européens. Quand nous regardons le tissu européen des entreprises on constate un retard important vis-à-vis des USA.

3 - Organisation de réseaux d'entreprises (territoriales, nationales, sécurisation juridique internationale, etc)

4 - Il faut associer à tout produit industriel une part croissante de services, ce qui renforce ses chances d'être vendu. La marge se fait sur le service de distribution, plutôt que celui de la production.

5 - Il nous faut des politiques sectorielles publiques fortes. En mettant en synergie les différents acteurs, coordonner les efforts, y compris privés. L'intervention publique est nécessaire. C'est un faux débat de dire que c'est dépassé.

6 - Des pôles de compétitivité.

7 - Les services d'intérêt général doivent être renforcé.

8 - Responsabilité sociale des entreprises (donner aux syndicalistes des moyens nouveaux, notamment en amont, dans le cadre de la gouvernance des entreprises)

9 - Levier de l'Harmonisation.

Jean Le Garrec approuve le rapport Levet.
Les politiques industrielles sont souvent abordées d'une maniËre trop générale, macroéconomique et insuffisamment microéconomique. Elu du Nord, il connaît bien le problème. Il faut réhabiliter la visibilité ý cinq ans de la planification. On ne dit pas suffisamment que nombre d'entreprises sont tuées par les marges arrière que pratique la distribution. Il faut dissocier les problèmes pour avancer. La prévention a malheureusement montré ses limites et le problème de l'information est crucial, car, en général, le feu est déjà dans la maison quand elle a lieu.

Soutenir les salariés, grâce à des réseaux solidaires d'informations paraît essentiel (Exemple préoccupant de Colgate, et de la part que Nestlé occupe dans le capital de certaines entreprises de L'Oréal). Il s'agit de toujours bien cerner la nature des rapports de force.

Propositions :

1 - Une politique de grands travaux...

2 - Mieux répartir les aides à la recherche, notamment en Europe, où elles sont globalement supérieures à celles des USA.

3 - Capacité de lancer des programmes d'investissements publics pour des domaines industriels et commerciaux, comme l'énergie et les nouvelles technologies.

4 - Renforcer les réseaux entre le privé, les syndicats, les élus, la société civile et les salariés. Il y a eu des dizaines de milliers d'audits lors de l'instauration des 35 heures, qui ont révélés des aspects inconnus de leurs propres entreprises aux patrons qui les dirigeaient.

Pascal Lamy part d'une juxtaposition entre le front froid des chiffres et le front chaud de la perception des problèmes et des anxiétés qui y sont rattachées. Ces anxiétés sont absolument globalisées en chaîne. Nous sommes tous le délocalisé d'un autre. Il y a eu une très grosse étude du CEPI sur l'avenir de l'insertion de l'industrie européenne dans le monde. Nous avons un solde qui s'est accru. La photo est bonne globalement.

Cette bonne tenue s'est faite parce que nous occupons des positions là où nous vendons du travail cher. Mais serons-nous capables de rester à ce niveau si notre recherche décline ?

Citons les exemples de L'automobile, des chantiers navals, ou du textile.

Pour l'automobile, nous sommes toujours leaders. Malgré les quotas de voitures japonaises, nous avons accepté l'ouverture, et nous en avons profité.

Pour les chantiers navals nous ne pouvons faire des bateaux que dans les domaines extrêmement sophistiqués.

Le textile est un mixte. Les secteurs bas de gamme se portent mal. Redistribution des taches dans l'espace euro-méditérranéen. Les stratégies peuvent être différentes secteur par secteur.

Propositions : Au niveau moyen (europe)

1 - Organiser l'espace européen. Organiser la recherche (nous en sommes très loin)

2 - Jouer sur les facteurs de concurrence, le social, le fiscal, l'environnemental. Analyser les différentiels transnationaux. Les délocalisations sont plus évoquées pour des raisons environnementales que sociales. Sur le plan fiscal, alors qu'il y a une capacité d'harmonisation (exemple de la Pologne, pays pauvre qui va se développer et donc augmenter ses taux), ce n'est pas le cas pour l'Irlande, qui doit harmoniser les bases de l'impôt sur les sociétés.

3 - Dans le domaine monétaire : se doter d'une ligne directrice en matière de changes.

4 - La politique industrielle est en voie de réhabilitation politique (exemple de Galiléo et de ses enjeux.

Au Plan Mondial

Les projets sont analogues même si les problèmes sont plus compliqués à résoudre dans ce cadre.

1 - Faire correspondre les standards, notamment environnementaux. La Chine est en train de se rendre compte des conséquences. La Russie a ratifié Kyoto. Il est difficile de coexister avec un voisin qui ne respecte pas les mÍmes normes.

2 - Lutte contre les paradis fiscaux, etc.

Je termine en disant que si j'ai parlé plus d'environnement que de social, c'est parce que nous avons largement sous estimÈ cet élément...




Henri Emmanuelli contre attaque sur l'idée de l'Europe. Rappelle ses affrontements avec Rocard sur le thème de l'industrie. (Henri Emmanuelli était prÈsident de l'assemblée en 1992, au moment de Maastricht, et avait dirigé la campagne du oui... NdA). Sachons faire la différence entre populaire et populiste...

Exemple du différentiel euro/dollar qui reprÈsente 4 fois l'impact des 35 heures. Attention au sacrifice de la recherche...

Propositions :


1 - Politique de change...

2 - Politique commerciale qui favorise l'emploi.

3 - Politique industrielle qui résiste à l'hostilité des habitants sur les sites. Le risque zéro n'existe pas... Il faut créer de grandes zones industrielles spécifiques...

Dominique Strauss-Kahn dit qu'il est temps de reprendre l'offensive sur ce terrain. L'industrie est évident un enjeu majeur. C'était même la priorité. On ne sait pas construire une économie sans industrie. Les fins politiques du débat sont claires. Sarkozy voudrait reporter ses propres échecs sur une sorte de malédiction internationale. Les économistes tendent à minimiser le phénomène où à en faire un élément positif pour le sud ou pour le nord, en terme de prix de biens industriels de consommation. Il parle d'une forme de banditisme, de flibusterie fiscale entre états européens. Le basculement de bassins de populations larges dans le sous-emploi, la précarité, ou le chômage.

Où va se localiser la création de richesse ? L'existant est plutôt bon mais la tendance est négative. Les flux d'investissements vers le sud représentent 4% des investissements reçus. Les concurrents qui s'unissent profitent de la situation, contrairement à ceux qui s'affrontent. En matiËre macro-économique, tant que nous n'avons pas de gouvernement économique et monétaire nous ne bénéficions d'aucun des avantages dégagés et sommes donc moins attractifs. Le change n'est pas maîtrisÈ parce qu'il n'y a pas de voix qui s'exprime par rapport à l'euro. Les traités donnent les orientations du change au conseil et non à la banque centrale.

Si nous ne faisons pas les effort de R&D de Lisbonne, nous ne bénéficierons d'aucun des instruments que nous pourrions mettre en place, l'enseignement supérieur est d'ailleurs lui aussi lié. La coordination, et la centralisation des politiques de recherche en dÈpendent. Le reste est de second ordre. La croissance est à ce prix. En France, tout ce qui est lié aux servies publiques, n'est pas seulement une satisfaction politique, c'est une réalité économique. Nous avons besoin de retours immédiats en termes de recherche surtout quand les besoins sont urgents. Il faut des moyens de rétorsion à utiliser vis-à-vis des patrons voyous. Nous disposons d'instruments qui sont mobilisables à court terme. Les interventions dans les entreprises ne doivent pas se limiter à des participations dans les investissements financiers mais aussi dans le capital direct de l'entreprise.

Effectuer les prises de capital nécessaires et intervenir sur l'emploi. Instrument indispensable du maintien de l'activitè. Mobilisation de l'instrument public. En 83, le RMI a été inventé avec la mutualisation des risques des mutations industrielles. Cette idée doit être réactivée aujourd'hui. Reprenons l'offensive. Le piège politique est d'être entraîné sur le terrain de la droite, alors que nous thématiques sont dominantes.

Après les questions, le colloque s'achève avec l'allocution de François Hollande.

Les Multinationales
Colloque à l'Assemblée Nationale
Paris, France
Mars 2005


Europe et Délocalisations : Agir est Possible


Les socialistes du PSE fixent le programme d'une Europe sociale

Dernière : Pascal Lamy dans la course au poste de directeur général de l'OMC

 
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