Pour une Nouvelle Renaissance européenne II
Remettre la jeunesse au cœur de lʼ'Europe
Par EuropaNova 

Conférence Europa



Modération :

Alexandre Heuly, co-fondateur et directeur de Café Babel, secrétaire général d'EuropaNova



Il y a une disposition spécifique de l’appel du 9 mai sur la jeunesse. En Deuxième question, c'est le rapport des jeunes avec l’Europe et avec la politique. Le Brexit a vu un clash des générations. Entre des jeunes et les plus de 65 ans qui, eux, ont voté pour le Brexit. Trahison d’une génération par une décision qui leur a échappé. 67% des jeunes se sont déplacés contre 90% des plus âgés. Question générationnelles. Comment mobiliser le jeunes ? Sentiment pro européen qui s’accompagne de grande méfiance face aux institutions européennes. Le vote n’est pas leur moyens d’expression favori. Comment faire pour inventer un nouveau récit. Convaincre de se rapprocher du modèle politique européen.

Lionel Baier, Cinéaste suisse

J’enseigne dans une école en suisse. Tous nos avantages paraissent normaux. Ils sont attachés à nos libertés individuelles. Nous sommes tous ensemble, mais ils n’appellent pas ça l’Europe parce qu'ils n’y pensent pas. Ils manifestent contre Frontex et l’UE. Ça tombe sous le sens  que l’on se déplace en avion low-cost. C’est de l’ordre de la rhétorique. Ils n’ont pas idée des droits européens. Narration, désir, roman, sont pourtant des notions importantes. La promesse de l’Europe m’a personnellement construit. Ce n’est plus pour les jeunes, plus exclusivement. Quel est ce Roman ? En France en Allemagne. Ce roman qui européen doit émerger. Je crois à la force de la fiction. Bons mots et bonnes représentations. Il n’y a pas d’identité religieuse propre. C'est une des grandes chances du roman européen à bâtir, parce qu'il est laïque. Aspiration à autre chose via le transnational. Le "Nos ancêtres les gaulois" n’existe pas réellement, et c’est aussi une chance. On peut déplorer le recul de l’allemand. En Suisse, il n'y a plus d'enseignement du français dans la partie germanophone. Se battre pour des minorités linguistiques est important. Travail sur la laïcité et le roman européen, où la minorité est une force est une chose à éminemment créer.

Élisabeth Guigou, présidente de la Commission des affaires étrangères de  l'Assemblée Nationale Française, ancienne ministre



Dans mon département, la Seine Saint-Denis, nous n'éprouvons pas de difficulté à parler de l’Europe aux jeunes qui viennent de la méditerranée ou d’Afrique parce que nous avons des liens irremplaçables. Pour intéresser tout le monde à l’Europe, il faut parler différemment. On a perdu de vue le sens du projet européen. Les slogans « A bas les dictatures » y compris dans l’ouest de l’Europe, "plus de guerre, la prospérité", ont été des rêves porteurs. On a pas su redonner ce sens au projet européen. Des réponses concrètes pour le XXIe siècle. Se réapproprier l’histoire de l’Europe à travers ce qui nous unit et pas ce qui nous divise… A Sciences Po, j’enseigne que l’on a séparé le religieux et le temporel. C'est une chance énorme. Il faut faire baisser le chômage des jeunes. Créer les emplois d’avenir et le numérique. Il faudrait consacrer des budgets énormes à ces sujets. La Garantie emploi crée des emplois, mais pas suffisamment. Puissent les jeunes européens aller dans toute l’Europe. Nous devons généraliser Erasmus. C'est 1,5% des étudiants, 2 ou 3 millions d’européens jeunes. Erasmus Pro. Echanges professionnels. Formation. Il faut un horizon européen et mondial surtout. Il s'agit que Notre Europe résolve ses problèmes et se tourne vers ses voisins de l’est et du sud. Continent de vieux qui se rétrécie. Nous avons à éviter cela. A organiser la mobilité. Fondation pour le dialogue des cultures. 90000 jeunes. Young Arab Voices. Un projet financé par le British Council. Concrétisé à Malte la semaine prochaine. Il est aussi important de créer un Erasmus des associations ; des Routes légales de circulation. Des places pour les étudiants étrangers. Ils se tournent vers nous. Ne les oublions pas…

Johanna Nyman, Présidente du Forum européen de la Jeunesse

More Europe ? Deux points : nous sommes le futur, mais aussi nous connaissons un oubli des institutions. Les jeunes courent le plus grand risque de tomber dans la pauvreté. Comment faire pour que l’Europe réponde à leurs besoins ? 18% n’ont pas d’emploi. Pas de sécurité sociale. Il fait avoir accès aux droits sociaux et professionnels. Il faut que ce soit l’Europe qui réponde. Les Internship ne sont pas payés. Il n'y a pas d’initiative européenne. Tous les citoyens doivent être pris en compte. Nous avons un problème énorme mais des possibilité  également immenses. Pourquoi les jeunes votent ? Il faut parler des choses qui intéressent les jeunes. Où trouver des jobs ? Planifier sa vie etc. Il faudrait que l’Europe puisse répondre. Il ne faut pas un projet à destination unique d’une élite… La garantie européenne d’emploi est un projet finalement contre-productif car il aggrave le chômage. Comment remettre la jeunesse au cœur du projet européen ? Investir dans les emplois pour les jeunes et investir dans les institutions qui aident les jeunes. Encourager la mobilité et pas seulement d’Erasmus. L’Europe devrait nous donner accès à nos droits. La manière actuelle — trop élitiste — n’est pas le meilleur moyen de faire adhérer les jeunes au projet européen.



Nicolas Petit (EYL2012), General Manager, COO, Microsoft

Les nouvelles technologies ? Deux anecdotes : j’ai rencontré des stagiaires. On finit notre stage et, dans trois ou six mois, ce sera le chômage. Ils ont fait des études. Le stage est une parenthèse enchantée, après, c’est plus déprimant. Puis il y a eu la web académie. Une jeune fille de troisième à qui on dit que le seul avenir possible, c’est un CAP coiffure. Jusqu’à ce que la Web Academy la recrute. Puis, elle est allée chez Ubisoft. Elle est maintenant chez Ubisoft au Canada à Vancouver sur la 3D. Tout dépend de la rencontre. Nos quartiers ont du talent. CV auxquels on ne répond pas. Ce réseau, lui, fonctionne. Il n’y a pas de solutionnisme numérique, mais c’est un fabuleux accélérateur de projets. Avaaz et Change.org : mobilisations citoyennes très largement peuplées par les jeunes. Peer-to-Peer vers les jeunes. Ce terrain est complètement déserté par les politiques. Or, il y a plus de startups en Europe qu’aux Etats-Unis. Bla Bla Car en France. Delivery Heroes en Allemagne. Ulule etc. On a vu le développement du financement participatif. La jeunesse baigne dans le numérique mais n’en connaît pas toutes les opportunités. Ecrire un CV reste très peu maîtrisé. Mal compris. Silence assourdissant des institutions. Retours inquiétant pour les politiques. Qui interagit avec cette jeunesse par le biais de ces canaux et medias nouveaux ? Quasiment personne…

Elisabeth Guigou : il est absolument essentiel que les politiques travaillent avec la société civile, car elle seule peut leur permettre d’agir concrètement. Les phénomènes de radicalisation sont un enjeu à juste titre. Il y a des dispositifs pour les familles, etc. dispositif institutionnels. Mais en amont, sur le web, il n’y a quasiment rien. Partenariat avec Facebook pour qu’on leur parle via les réseaux sociaux. Il ne faut pas opposer les politiques et la société civile. C’est fondamental. La défiance est trop grande. Pour Erasmus, un Master demande des crédits or ces crédits ne sont pas harmonisés, malgré l’harmonisation des diplômes. Lancer un programme de recherche sur le sujet paraît indispensable.

Cédric Villani (EYL2012), mathématicien, Médaille Fields 2010, Directeur de l'institut Henri Poincaré, enseignant et vice-president d'EuropaNova



Il est crucial de retrouver le sens de l’Europe dans les programmes de l’éducation. On surestime l’importance des programmes. Les étudiants, les enseignants, les processus sont plus importants. Toute la société est impliquée. Or l’éducation est en crise. Le problème majeur, c’est la perte de confiance des acteurs les uns par rapport aux autres. Enseignants, parents etc. C’est une équation fondamentale. L’éducation n’a jamais valu aussi cher. Des enjeux nationaux fondamentaux dépendent de questions de recherche. Les géants américains ou chinois qui se bâtissent sur des algorithmes. A tous les niveaux, c’est important que de tels géants émergent au plan européen. La seconde guerre mondiale a été gagnée en grande partie grâce aux mathématiciens polonais et anglais. Les concepts pèsent de plus en plus lourds. Société de l’information. Les Biotechnologies se mettent en place : c’est fondamental. On imagine peu la place énorme qu’elle vont prendre. Question mondiales, écologiques, de population. Questions fondamentales. Enseignant en Afrique. Comment sauver le monde ? Réponse : L’éducation sauvera le monde… L’éducation peut sauver l’Europe.  Ce n’est pas parce que l’Europe n’est pas divisée qu’il ne faut pas l’enseigner. Elle a oublié, comme c’est compliqué. Pas de contexte chaotique. Education active. Ces sujets ne sont pas éternellement acquis. L’éducation, tout le monde aime. Quand c’est bien fait. Parler du futur. Découverte. Bémol : il faut les moyens et pouvoir ensuite entrer dans la vie  active tout en continuant à se former. En Suisse, le CERN est resté. Fierté pour la Suisse et le monde. Il y a une Adhésion énorme. Maison des métallos. Il y avait une salle comble pour leur parler de ces thématiques. Ce sont des questions qui motivent les gens. S’engager sur des projets politiques est ensuite plus facile.

Johanna Nyman : Il faut faire advenir cet espoir. Prendre les décisions qui rendront nos vies meilleures… Pas seulement pour les plus de 50 ans. Il faut instaurer un dialogue avec tous pour recueillir les sentiments ressentis. Il faut que les jeunes puissent débattre. Des jeunes sont candidats, mais ils ont beaucoup de bâtons dans leurs roues pour être élus. Si nous commençons par ces trois choses, nous aurons un avenir européen extraordinaire.

Lionel Baier : La mondialisation fait aujourd’hui peur. Or, le régionalisme a beaucoup d’importance. L’Europe paraît énorme, supranationale. Or l’Europe c’est la région, le niveau local. Il faut accentuer cette dimension. Le chez nous a unifié quelque chose de local et de transnational au niveau international. Il n’ont pas connu les difficultés de l’Europe donc ils pensent que c’est facile comme la démocratie qui paraît acquise alors qu’il faut constamment se battre pour elle. Pas de caricatures sur les jeunes. L’Europe doit toujours rester une affaire de jeunes gens...


Une feuille de route pour une Nouvelle Renaissance européenne


 

Première table ronde
Le citoyen au cœur de l'Europe : réalité ou illusion ?

Deuxième table ronde
Remettre la jeunesse au cœur de l'Europe

Troisième table ronde
Sécurité, défense, protection civile des citoyens européens


Quatrième table ronde
Enfin une réponse d'envergure au défi des migrants et des réfugiés

Cinquième table ronde
Quelle stratégie d'nvestissement et d'innovation pour relancer l'emploi partout en Europe?


Sixième table ronde
Parachever l'Eurozone pour réduire les inégalités ?

Clôture de la Conférence Europa
Discours de François Hollande, Président de la République française


15 Octobre 2016

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